(Toronto) Certaines des plus grandes banques, compagnies aériennes et équipes sportives du Canada ont uni leurs forces pour mener des tests de dépistage rapide de la COVID-19 dans l’espoir de permettre la réouverture de milieux de travail.

Le projet pilote est dirigé par le Creative Destruction Lab de l’Université de Toronto, qui s’est associé à 12 entreprises, dont Air Canada et Rogers Communications, pour mettre à l’épreuve des tests antigéniques qui produisent des résultats en 15 minutes environ.

Les instigateurs du projet pensent que celui-ci pourrait outiller le monde des affaires afin d’enrayer la propagation du virus dans les lieux de travail qui ont dû fermer ou qui ont eu du mal à contenir des éclosions.

« Ce qu’on essaie de faire est de briser la chaîne de transmission », explique Ajay Agrawal, le fondateur de l’organisme à but non lucratif devant soutenir les entreprises de science et de technologie.

« Nous utilisons le dépistage pour empêcher une personne infectée d’en infecter d’autres au travail. »

M. Agrawal affirme que Rogers Communications et Air Canada ont été les deux premières entreprises à se joindre aux essais. Maple Leaf Sports & Entertainment et Suncor Energy leur ont emboîté le pas à la fin du mois de janvier.

La Banque Scotia, les Compagnies Loblaw, Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec), MDA, Magna International, Nutrien et Régime de pensions du Canada devraient bientôt entamer les tests à leur tour.

Il n’a pas été difficile de convaincre des entreprises de participer au projet, affirme M. Agrawal, puisque tout le monde souhaite freiner la progression du virus et faire lever les mesures de confinement qui ont entraîné des fermetures et des faillites partout au pays. « Je pense qu’ils regardent à travers le pays et ne voient qu’un carnage. Un carnage économique », souligne-t-il.

M. Agrawal dit avoir réalisé dès le début de la pandémie qu’une crise inédite nécessiterait des solutions novatrices et avoir aussitôt réuni des dirigeants d’entreprises.

Son laboratoire a formé un conseil, puis a convaincu Mark Little de Suncor, Galen G. Weston de Loblaw et Shoppers Drug Mart ainsi que Don Walker de Magna de s’y joindre. Ces derniers ont accepté d’investir temps et argent et de partager leurs données alors qu’ils expérimentaient les tests rapides.

Deux généraux à la retraite avec une expérience militaire en Afghanistan ont été appelés à optimiser le processus de dépistage. Ils l’ont fait passer de sept minutes à seulement 90 secondes par personne.

L’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, et l’auteure Margaret Atwood ont également été mis à contribution.

Le projet pilote consiste à soumettre des travailleurs au dépistage à raison de deux fois par semaine grâce aux millions de tests rapides distribués aux provinces par le gouvernement fédéral, qui peuvent être fournis aux entreprises.

Les employés testés sont autorisés à poursuivre leur travail. Lorsque leurs résultats arrivent environ 15 minutes plus tard, ceux qui ont été déclarés positifs sont immédiatement contactés et invités à passer un second test, cette fois de réaction en chaîne par polymérase (PCR).

M. Agrawal utilise les tests PCR comme référence absolue, car ils seraient plus précis que les tests rapides, qui génèrent parfois des faux positifs. « Jusqu’à présent, il n’y a eu que quelques cas et ils ont tous été confirmés par les PCR », rapporte-t-il.

Une fois le processus peaufiné, M. Agrawal espère pouvoir le mettre en œuvre à plus grande échelle. Mais les tests antigéniques rapides ne peuvent pas fonctionner par eux-mêmes, rappelle-t-il.

« Ils ne vont pas résoudre la COVID à eux seuls, mais lorsque nous les combinons avec d’autres choses comme les PCR et le déploiement des vaccins, ils ne sont qu’une pièce du casse-tête, mais une pièce cruciale. »

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