(Washington) Joe Biden va présenter jeudi soir une série d’aides économiques, censées permettre aux États-Unis de sortir de la pire crise depuis les années 1930, alors que des millions d’Américains sont toujours au chômage.

Le futur président a promis des « milliers de milliards de dollars » et veut agir avant son arrivée à la Maison-Blanche, le 20 janvier.

« Il est nécessaire de dépenser de l’argent maintenant », avait-il déclaré la semaine dernière.

Une enveloppe de 900 milliards de dollars a été adoptée fin décembre. Insuffisant, selon le futur hôte de la Maison-Blanche, qui a répété à plusieurs reprises qu’il ne s’agirait que d’un « acompte ».

Et d’ajouter : « Nous avons besoin de plus d’aide directe en faveur des familles et des petites entreprises. »

Nouveau chèque

Les Américains, qui ont reçu début janvier 600 dollars par personne sous condition de revenus, pourraient donc recevoir un nouveau chèque.

Le montant de 1400 dollars est évoqué, afin de porter la somme totale à 2000 dollars, comme le souhaitaient les démocrates, mais aussi, dans une inhabituelle entente, le président sortant Donald Trump.

Le sénateur républicain Marco Rubio, un proche du milliardaire républicain, a ainsi envoyé mercredi un courrier à Joe Biden, lui demandant de rehausser le montant de ce chèque.

« Cela enverrait un message fort au peuple américain si, dès le premier jour de votre présidence, vous appeliez (le Congrès) […] à augmenter le versement direct », de 600 à 2000 dollars, a-t-il plaidé dans ce courrier.

Les aides au chômage devraient être de nouveau étendues, ainsi que le soutien au paiement des loyers.

Par ailleurs, « des dizaines de milliards de dollars » sont nécessaires, selon Joe Biden, pour permettre aux autorités locales et nationales de maintenir l’emploi des éducateurs, des policiers, des pompiers et des agents de santé publique. Des fonds pour permettre aux écoles de rouvrir sont aussi indispensables, selon le démocrate.  

Le futur président pourrait aussi annoncer une augmentation du salaire minimum fédéral à 15 dollars de l’heure, plus du double des 7,25 dollars actuels.

« Je dis depuis longtemps que nous devons récompenser le travail, et non la richesse, dans ce pays », avait-il commenté.

Il est difficile de savoir si M. Biden, dont le programme de campagne prévoyait une hausse des impôts pour les plus grandes entreprises du pays et des personnes gagnant plus de 400 000 dollars par an, va évoquer la fiscalité.

Une autre priorité : accélérer la cadence des vaccinations contre la COVID-19, car les économistes s’accordent à dire que le rythme de la reprise économique suivra celui de l’immunisation de la population.

Mais il faudra des mois pour que les restaurants, bars, hôtels, ou encore compagnies aériennes, puissent retrouver un niveau correct d’activité.  

L’adoption des mesures voulues par le démocrate repose toutefois sur le Congrès, où les démocrates vont disposer d’une infime majorité, notamment au Sénat. Le futur président ne peut donc se permettre de défections dans son camp.

Il reviendra à Janet Yellen, qui devrait devenir secrétaire au Trésor - l’équivalent du ministre de l’Économie et des Finances - de mener les négociations avec les élus, pour le compte du gouvernement.

Chômage

Le nouvel ensemble d’aides vise à éviter que la crise ne s’autoalimente, avec un virus qui restreint toujours l’activité des petites entreprises, provoquant des licenciements, ce qui limite le pouvoir d’achat, et donc la consommation, et de nouveau l’activité des entreprises.

Car si le chômage est resté stable en décembre, à 6,7 %, c’est la première fois depuis mai que la situation ne s’améliore pas.

Environ 18 millions d’Américains touchent toujours une aide face au chômage ou à la perte de revenus, tous programmes d’assistance confondus.

Les inscriptions au chômage sont reparties en forte hausse au cours de la première semaine de janvier, et 965 000 personnes ont pointé au chômage.

Un premier plan de relance, le Cares Act, adopté en moins de deux semaines fin mars, lorsque la pandémie de COVID-19 avait brutalement freiné l’activité économique, a contribué à une hausse des dépenses publiques.

Aides aux chômeurs, prêts aux petites entreprises, chèques directs aux ménages… : avec 2200 milliards de dollars débloqués, il s’agissait du plus important plan de soutien à l’économie de l’histoire des États-Unis.