Quatre lots ont changé de main récemment pour un total de près de 150 millions

On le dit et on le répète : les terrains industriels sont demandés et leur valeur s’envole. On en a eu une bonne illustration en novembre quand quatre terrains d’envergure ont changé de main pour la somme totale de 147,7 millions.

Broccolini a acheté le lot voisin du 1100, rue Norman, dans l’arrondissement de Lachine, à Montréal, où Amazon se fait construire un centre de livraison de 33 740 mètres carrés. Broccolini construit les entrepôts pour Amazon au Québec. Le promoteur a payé 18 millions pour le terrain du 1000, Norman de 94 572 mètres carrés (une quinzaine de terrains de football canadien). La transaction a été notariée le 2 novembre. Un courriel envoyé par La Presse à Broccolini est resté sans réponse.

Deux jours plus tard, c’était au tour de la Ville de Terrebonne de passer chez le notaire. Elle paie 14,7 millions à Complexe Enviro Connexions, exploitant du site d’enfouissement de Lachenaie. Elle acquiert un terrain voisin de 911 684 mètres carrés (152 terrains de football canadien) à un prix de 16,14 $ le mètre carré. Le terrain est à l’ouest du site d’enfouissement, quelque peu en retrait de l’autoroute 640. Le but est d’y aménager le huitième parc industriel de la ville.

Il s’agit d’un deuxième achat par la Ville de Terrebonne pour créer son futur parc industriel. En septembre, elle avait allongé 8,4 millions pour acquérir cette fois 716 000 mètres carrés sur des lots donnant accès au chemin des Quarante-Arpents, qui longe l’autoroute 640. Près du quart de la superficie des terrains acquis sont des terres agricoles, soit 4 400 000 pieds carrés. L’idée est d’y aménager des serres.

Mégatransaction à Saint-Bruno-de-Montarville

À Saint-Bruno-de-Montarville, Groupe Montoni devient propriétaire du terrain fort convoité de John Lechter au prix spectaculaire de 95 millions pour 400 000 mètres carrés (66 terrains de football canadien).

« C’est un game changer, un prix au pied carré brut (autour de 22 $ le pied carré) d’envergure pour un terrain industriel de cette grandeur sans service ni rue, c’est très bien vendu », dit Paul-Éric Poitras, associé principal chez NAI Terramont Commercial, grand spécialiste du marché de la Rive-Sud. « Ça relève la barre sur toutes les ventes de terrains à venir. »

À titre de comparaison, Terrebonne a payé 1,50 $ le pied carré brut pour un terrain deux fois plus grand, mais moins bien placé stratégiquement.

En fait, le prix au pied carré payé par Montoni à Saint-Bruno est l’équivalent du prix payé par Broccolini pour un terrain de l’ancienne raffinerie Shell en bordure de l’autoroute Métropolitaine (40) où viendra s’installer Amazon.

Niché dans l’Écoparc industriel, le lot de Saint-Bruno est stratégiquement situé au coin de l’autoroute 30 et de la route 116, pas très loin de l’Agence spatiale canadienne.

La transaction a été notariée le 8 novembre. L’acquéreur et la Ville de Saint-Bruno ont publié un communiqué annonçant celle-ci le 24 novembre.

Montoni fait équipe avec AIMCo (Alberta Investment Management Corporation), une « Caisse de dépôt » de l’Alberta en somme, et un autre régime de retraite. Le promoteur planche sur un lotissement de bâtiments voués à la logistique totalisant près de 150 000 mètres carrés pour un investissement de près de 400 millions. Le début de la construction est prévu l’an prochain.

La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, qui a déjà refusé dans le passé le centre de distribution de Jean Coutu dans son Écoparc, a depuis changé son fusil d’épaule.

« L’amendement au Programme particulier d’urbanisme a été réalisé et il est en vigueur, confirme le service d’urbanisme de la Ville dans un courriel. La particularité avec les centres de distribution, c’est qu’ils doivent être associés à un siège social. » De plus, les demandes doivent passer par un projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI) et doivent respecter des orientations précises sur l’aspect environnemental, notamment.

Outre Montoni et Broccolini, le courtier Paul-Éric Poitras mentionne Divco, RoseFellow et Brasswater (nouveau nom de Groupe Quint) comme étant les acteurs les plus actifs sur le marché de la région montréalaise.

Microsoft acquiert un terrain de golf

Pendant ce temps, dans la région de Québec, le géant Microsoft se montre actif. Il a acquis le terrain de golf de Charny, propriété de Murray Couture, au prix de 20 millions le 15 novembre dernier. Le club de golf, d’une dimension de 530 000 mètres carrés, a fermé pour de bon cet automne.

Selon Le Journal de Québec, il s’agit de la quatrième acquisition par la société américaine dans la région de Québec. L’entreprise fondée par Bill Gates a aussi mis la main sur des terrains à L’Ancienne-Lorette, à Donnacona et à Saint-Augustin-de-Desmaures.

Microsoft est actif dans l’infonuagique. Depuis 2016, Québec est identifié comme région Azure, du nom de la plateforme infonuagique de Microsoft.

Ses concurrents dans l’infonuagique sont Amazon Web Services (AWS) et Google. AWS a installé ses serveurs à Varennes, tandis que Google a acheté un terrain agricole à Beauharnois que Québec a dézoné expressément pour elle.

Le Québec est attirant pour les géants de l’informatique en nuage en raison de son énergie verte bon marché et de son climat frais qui réduit les besoins de climatisation.