(Paris) Les réactions réflexes des pays qui restreignent les mouvements des travailleurs du transport international face au variant Omicron exposent la chaîne logistique mondiale à un risque accru d’effondrement, ont mis en garde vendredi des organisations et syndicats représentant les transports routier, aérien et maritime.

L’Association internationale du transport aérien (IATA), la Chambre internationale du transport maritime (ICS), l’Union internationale des transports routiers (IRU) et la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) appellent conjointement les gouvernements à « ne pas réimposer des restrictions aux frontières qui limitent davantage la liberté de mouvement des travailleurs du transport international et à tirer les leçons de ces deux dernières années ».

« Les travailleurs des transports transfrontaliers, gens de mer, équipages aériens et chauffeurs routiers doivent pouvoir continuer à faire leur travail et traverser les frontières sans règles de voyage trop restrictives, afin de laisser en mouvement des chaînes d’approvisionnement déjà en difficulté », écrivent-elles dans un communiqué commun.

Une semaine après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé le variant Omicron de la COVID-19 « préoccupant », au moins 56 pays ont réimposé divers degrés de restrictions de voyage, notent-elles.

« Après près de deux ans de gestion de la COVID-19, nous aurions dû progresser au-delà de ces réponses instinctives, non coordonnées, pavloviennes », a déploré le directeur général de l’IATA Willie Walsh, cité dans le communiqué.

« Il existe une crainte réelle et légitime qu’à moins qu’une action coordonnée ne soit prise par les dirigeants du monde, nous retrouvions une crise des changements d’équipages comme en 2020 où plus de 400 000 marins ont été touchés par des restrictions de voyage inutilement sévères », a de son côté noté Guy Platten, secrétaire général de l’ICS.

« Le moment est venu pour les chefs d’État d’écouter les dirigeants et les travailleurs du secteur, en prenant ensemble des mesures décisives et coordonnées pour alléger la pression sur la chaîne logistique et soutenir une main-d’œuvre du secteur des transports épuisée », insistent les organisations.

Elles demandent une libre et sûre circulation pour les travailleurs des transports, leur accès prioritaire aux vaccins reconnus par l’OMS et la création de protocoles de vaccination harmonisés.

Leur activité représente 20 000 milliards de dollars du commerce mondial chaque année et 65 millions de travailleurs dans le monde, selon le communiqué.