(Ottawa) La ministre des Finances, Chrystia Freeland, présentera une mise à jour économique et financière le 14 décembre.

Mme Freeland, qui est aussi vice-première ministre, a confirmé son intention de présenter une telle mise à jour durant la période des questions à la Chambre des communes jeudi.

Cette mise à jour permettra de faire le point sur l’état de santé de l’économie canadienne au moment où le nouveau variant Omicron menace de faire dérailler la relance économique qui se manifestait depuis quelques mois. Depuis la reprise des travaux parlementaires, le 22 novembre, le Parti conservateur talonne le gouvernement Trudeau sur les dossiers économiques, notamment au sujet de l’inflation qui a atteint 4,7 % en octobre au pays, un sommet en 18 an.

« Nous savons que les Canadiens jugent important d’être prudents et transparents quand il s’agit des finances publiques du pays », a affirmé la ministre Freeland en confirmant la date de la mise à jour économique. Elle a ajouté que la priorité du gouvernement « est de mettre un terme à la pandémie et de soutenir la relance après la récession causée par la COVID-19 ».

La ministre des Finances sera aussi en mesure de préciser l’ampleur du déficit fédéral attendu durant l’exercice financier en cours qui prend fin le 31 mars 2022.

Mme Freeland fera cette mise à jour quelques jours avant la fin des travaux parlementaires, prévue le vendredi 17 décembre. En tout, la session n’aura duré que quatre semaines. La Chambre des communes reprendra ses travaux le 31 janvier.

Le critique aux finances du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a affirmé que le gouvernement Trudeau doit profiter de cette mise à jour économique afin de présenter un plan de retour à l’équilibre budgétaire.

« Après près de 500 milliards de déficit inflationniste, Justin Trudeau veut dépenser davantage […] Les conservateurs revendiquent que le gouvernement mette fin à ces dépenses inflationnistes qui augmentent le coût de vie des Canadiens. Nous voulons un plan pour éliminer le déficit », a affirmé M. Poilievre.

Le chef adjoint du NPD Alexandre Boulerice a pour sa part soutenu que cette mise à jour économique arrive bien tard.

« Il y a beaucoup de choses qui sont trop tard avec le gouvernement libéral. Premièrement, ça a pris deux mois pour rappeler la Chambre. C’était pas mal long après une élection qui était injustifiée. On n’a pas siégé ici depuis le mois de juin. Là on attend jusqu’au 14 décembre », a offert M. Boulerice.

« Les gens dans la vraie vie ont peine à payer l’épicerie, leur loyer. On a un gouvernement qui se traine les pieds. Alors, nous autres, on aurait voulu avoir plus d’action plus vite sur un paquet d’enjeux, notamment le logement », a-t-il ajouté.

En avril, la ministre des Finances a déposé un budget qui comportait un plan de relance de 100 milliards de dollars sur trois ans. Ce budget prévoyait un déficit de 154 milliards de dollars durant l’exercice financier en cours et d’environ 60 milliards de dollars en 2022-2023.

En campagne, les libéraux de Justin Trudeau ont promis 78 milliards de dollars de nouvelles dépenses au cours des cinq prochaines années, mais seulement 25 milliards de dollars de nouveaux revenus. Ces nouvelles dépenses pourraient creuser le déficit si les revenus ne sont pas au rendez-vous au cours des prochaines années.

Depuis qu’il est au pouvoir, le gouvernement Trudeau a présenté un budget déficitaire frisant les 20 milliards de dollars annuellement durant son premier mandat. Durant son deuxième mandat, le déficit a explosé à cause de la pandémie de COVID-19 et les nombreuses mesures de soutien adoptées pour aider les familles, les travailleurs et les entreprises durant la crise sanitaire. Selon le dernier budget fédéral, le déficit devait s’établir à 354 milliards en 2020-2021.

L’ancien ministre des Finances Paul Martin a instauré la pratique de faire une mise à jour économique et financière à l’automne au milieu des années 90. Depuis lors, cette pratique fait partie des mœurs politiques à Ottawa, et même dans la plupart des provinces.