(Montréal) L’économie canadienne a progressé de 5,4 % au troisième trimestre en rythme annuel, après un recul sur le trimestre précédent, selon des chiffres publié mardi par l’institut canadien de la statistique.

Cette hausse, supérieure aux attentes des analystes,  est principalement due à l’augmentation des dépenses des ménages canadiens et à une croissance des exportations.

Toutefois dans le même temps, les chiffres du Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre ont été révisés fortement à la baisse avec une contraction de 3,2 % contre 1,1 % annoncé précédemment.

Au troisième trimestre, les ménages et les entreprises au Canada « ont repris leurs activités normales » avec la levée des restrictions sanitaires, ce qui explique la croissance du PIB, explique Statistique Canada dans un communiqué.

« Le taux annualisé de 5,4 % dépasse les attentes qui étaient d’environ 2,5 %, mais cette bonne nouvelle est assombrie par une révision au deuxième trimestre », a commenté l’analyste de la CIBC Avery Shenfeld, dans une note.

La banque Desjardins note que finalement « les consommateurs ont été davantage au rendez-vous cet été » que ce qui était anticipé avec des dépenses en services ont bondi de 27,8 %.   

Après avoir diminué au deuxième trimestre, les exportations se sont accrues au troisième, « stimulées notamment par les exportations de pétrole brut ».

Les dépenses en consommation des Canadiens, notamment les biens semi-durables et les services, ont aussi affiché « une forte hausse ».  À l’inverse, après quatre trimestres consécutifs de « croissance vigoureuse », les investissements en immobilier ont diminué au troisième trimestre.

Les investissements dans la construction de logements neufs ont reculé de 5,2 %, ce qui constitue « la plus forte baisse enregistrée » depuis 2009, a indiqué Statistique Canada.

Mais les analystes redoutent la fin de l’année. Benoit Durocher de la banque Desjardins s’inquiète pour le mois de novembre qui « s’annonce plus difficile avec » un recul du PIB réel probable en raison des inondations en Colombie‑Britannique qui sont venues accentuer les problèmes d’approvisionnement « .

 » L’économie canadienne surprend avec une croissance au troisième trimestre, mais qui va s’en soucier maintenant que la menace du variant Omicron pèse pour les prochains trimestres ? «, a ajouté Avery Shenfeld.

La Banque du Canada a révisé le mois dernier ces prévisions de croissance pour l’économie canadienne tablant sur 5 % cette année, puis 4,5 % en 2022.

Elle avait également annoncé qu’elle pourrait commencer à relever les taux directeurs dès avril 2022, l’inflation devant rester au-dessus de l’objectif pendant une grande partie de l’année prochaine.