(Ottawa) La ministre du Commerce international Mary Ng a déclaré que le Canada est extrêmement déçu que les États-Unis aient décidé d’augmenter les droits qu’ils imposent à la plupart des producteurs de bois d’œuvre résineux canadien.

Le gouvernement américain a déclaré mercredi que son taux combiné final de droits antidumping et compensateurs pour la plupart des producteurs canadiens serait de 17,9 %.

C’est légèrement inférieur au taux préliminaire de 18,32 % publié en mai, mais le double du taux initial de 8,99 %.

Mme Ng a appelé les États-Unis à cesser d’imposer ces « droits injustes » qui nuisent aux collectivités, aux entreprises et aux travailleurs canadiens tout en augmentant les coûts de logement et de rénovation pour les consommateurs américains.

Les taux définitifs pour quatre producteurs canadiens ont été légèrement réduits par rapport à mai. Le taux définitif de Canfor est de 19,54 %, contre 21,04 % en mai ; celui de West Fraser Timber Co. est de 11,12 %, contre 11,38 % ; celui de Produits forestiers Résolu est de 29,66 %, contre 30,22 % ; et celui de JD Irving est de 15 %, contre 15,82 %.

Mme Ng a déclaré que le gouvernement canadien continuerait de défendre l’industrie du bois d’œuvre résineux, y compris par le biais de litiges en vertu du chapitre 10 de l’accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), du chapitre 19 de l’ALENA et auprès de l’Organisation mondiale du commerce.

« Toutes ces instances ont invariablement statué que le Canada est un partenaire commercial équitable », a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse.

« Le Canada a toujours été disposé à explorer les possibilités de rétablir un commerce transfrontalier prévisible dans le secteur du bois d’œuvre, et il demeure convaincu qu’une solution négociée à ce différend commercial de longue date est dans l’intérêt supérieur des deux pays », a-t-elle ajouté.

Le porte-parole du Bloc québécois en matière de commerce international, Simon-Pierre Savard-Tremblay, a dit croire que le gouvernement fédéral a « manqué une occasion en or pour faire du dossier du bois d’œuvre une priorité ».

« Suivant l’annonce d’aujourd’hui, il est encore plus choquant de constater que le gouvernement canadien n’ait pas profité de l’arrivée de la nouvelle administration américaine pour demander une pleine exemption de tout tarif et de tout quota sur les exportations de bois d’œuvre québécois à destination des États-Unis », a affirmé M. Savard-Tremblay dans un courriel.

« La collaboration nord-américaine par le commerce vert est essentielle en ce contexte de crise climatique. Justin Trudeau doit agir », a-t-il ajouté.

Le BC Lumber Trade Council affirme que les taux finaux ne sont pas inattendus, mais toujours décevants, d’autant plus que les producteurs américains sont incapables de répondre à la demande intérieure.

« Notre ferme espoir est que l’industrie américaine mettra fin à ce litige de plusieurs décennies et travaillera plutôt avec nous pour répondre à la demande de produits du bois à faible teneur en carbone que le monde veut, y compris les familles américaines », a déclaré la présidente du conseil, Susan Yurkovich.

« D’ici là, nous continuerons à défendre vigoureusement notre industrie contre ces allégations sans fondement. »