Les engagements du Canada en matière de climat risquent de mettre le pays en décalage avec ses concurrents économiques, a indiqué vendredi le directeur de l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP).

Selon Tim McMillan, alors que le Canada accroît ses ambitions environnementales lors d’évènements tels que la conférence sur le climat qui se déroule cette semaine en Écosse, le gouvernement fédéral doit redoubler d’efforts pour entraîner le reste du monde dans son sillage.

M. McMillan a ajouté que la taxe canadienne sur le carbone – la seule parmi les dix pays les plus grands producteurs de pétrole au monde – et ses réglementations de plus en plus strictes sur le méthane sont des exemples où le Canada chante peut-être en solo alors qu’il devrait faire partie d’un chœur.

« Je ne dis pas que le Canada ne devrait pas jouer un rôle de leader ou que nous ne devrions pas nous améliorer constamment, car nous le faisons. (Mais) nous avons besoin d’une approche globale réaliste pour entraîner les autres dans notre sillage », a-t-il fait valoir.

M. McMillan préconise un système international permettant aux pays d’obtenir des crédits de réduction des émissions pour des actions telles que la vente de gaz naturel à faible teneur en carbone pour remplacer le charbon. Il demande également une sorte de taxe sur les importations de carbone afin de protéger les industries nationales de la concurrence des pays ayant des objectifs climatiques moins élevés.

Pas de sitôt, a déclaré le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault.

« Il est très tôt pour penser que nous pourrons entrer dans les moindres détails de ce à quoi ressemblerait un système de crédit », a-t-il affirmé vendredi depuis Glasgow.

Le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, également à Glasgow, ne croit pas que le Canada s’éloigne trop de ses pairs.

Un engagement à réduire les émissions de méthane de 30 % a été pris par les États-Unis et signé cette semaine par 103 pays, dont le Canada. Les grandes compagnies pétrolières canadiennes ont promis des émissions nettes de carbone bien avant que le premier ministre Justin Trudeau ne l’officialise à Glasgow, dont un engagement net zéro d’ici 2050.