(Londres) Les banques centrales doivent se préparer au changement climatique au plus vite, a prévenu le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) mardi, soulignant les effets qu’une hausse de la température aurait sur le système financier.

« La fenêtre d’opportunité pour répondre au changement climatique se referme », a affirmé Andrew Bailey lors d’une conférence organisée par la BoE et la banque centrale italienne, avant d’ajouter que le sujet « compte pour le système financier et pour l’économie ».

« Quand on voit ce qui se passe sur le marché de l’énergie en ce moment, et que l’on ajoute tous les défis à relever sur le climat, ces problèmes ne semblent pas si lointains à l’horizon », a-t-il insisté.

Les prix du gaz et de l’électricité flambent en Europe et les cours du pétrole évoluent à des plus hauts en plusieurs années sur le marché mondial.

M. Bailey estime en revanche que « ce n’est pas le rôle des banques centrales de mener le combat en première ligne, ce sont aux gouvernements d’agir ».

« Ce que nous devons faire, c’est observer l’effet du changement climatique et de la transition énergétique sur nos économies ».

En juin, l’institut britannique a entamé un stress test climatique des établissements financiers du Royaume-Uni, comme les poids lourds de la finance Barclays et HSBC. Le résultat est attendu en mai 2022 au plus tard.

Une annonce de verdissement de ses achats d’actifs est également attendue avant la fin de l’année.

La BoE présente mardi un rapport élaboré avec le Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System (NGFS), qui rassemble 95 banques centrales et régulateurs, sur les tests climatiques que de nombreux instituts font passer à leurs systèmes financiers nationaux.

Frank Elderson, membre du Conseil exécutif de la Banque centrale européenne (BCE) et directeur du NGFS, a incité mardi de nouvelles banques centrales à rejoindre son réseau.

« Le risque principal est de ne pas agir. L’analyse des scénarios de la NGFS suggère que, si aucune action n’est prise, 10 à 15 % du PIB mondial est mis en danger d’ici la fin du siècle », a-t-il affirmé devant une réunion des banquiers centraux de pays lusophones.