(Washington) La croissance du PIB des États-Unis s’est élevée à 6,6 % au deuxième trimestre, en rythme annualisé, soit un petit peu plus qu’estimé initialement, selon la deuxième estimation du département du Commerce publiée jeudi.

Cette deuxième estimation a été affinée par rapport à la première, publiée il y a un mois, et qui faisait état d’une croissance de 6,5 % du Produit intérieur brut (PIB). Une troisième et dernière mesure sera publiée fin septembre.

La réouverture de l’économie, grâce à la vaccination, et les milliards de dollars distribués aux ménages ont stimulé la consommation des Américains.

Cette croissance a permis à la première économie du monde de retrouver son niveau d’avant la pandémie, le PIB ayant, pour la première fois, dépassé celui du quatrième trimestre 2019-le dernier à ne pas avoir été touché par la crise provoquée par la COVID-19.

Les États-Unis privilégient la croissance en rythme annualisé, qui compare au trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme.

La hausse du PIB atteint 1,6 % -identique à la première estimation - si l’on compare au trimestre précédent, qui est le mode de calcul utilisé par d’autres pays comme la France.

Et par rapport au 2e trimestre 2020, la croissance est de 12,2 %.  

Mais les indicateurs du mois de juillet ont d’ores et déjà montré un ralentissement de la reprise économique, à cause du variant Delta qui a fait repartir les cas de contamination à la COVID-19, entamant la confiance d’une partie des Américains.

Les données déjà publiées « montrent une activité plus faible en juillet et août au milieu d’une quatrième vague d’infections à la COVID-19 », relève Lydia Boussour, économiste pour Oxford Economics.

« Bien que le variant Delta reste un risque important […], il est peu probable que l’économie s’inverse », souligne-t-elle, anticipant une « croissance moins forte » au quatrième trimestre.

« Pour 2021, l’économie devrait croître d’environ 6 %, sa plus forte performance depuis 1984 », ajoute l’économiste.

Quant aux prix, leur hausse sur les trois mois d’avril à juin a été révisée à 6,5 %, au lieu de 6,4 %, selon l’indice d’inflation PCE, contre 3,8 % au trimestre précédent. Il s’agit du rythme le plus rapide depuis 1982.

En excluant les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation dite sous-jacente est au plus haut depuis 1975, à 6,1 % - identique à la première estimation - par rapport au 2e trimestre 2020. Au premier trimestre, l’inflation était de 2,7 % sur un an.

L’inflation PCE pour le mois de juillet par rapport à juin sera publiée vendredi ; elle devrait montrer une modération de la hausse des prix par rapport au mois précédent, à 0,4 % contre 0,5 %.

Un autre indice de l’inflation, le CPI, a montré en juillet un ralentissement sur un mois (+0,5 %) et une stabilité sur un an (+5,4 %), par rapport à juin. Cela va dans le sens des propos de nombreux économistes, qui pensent que cette forte inflation est due à des pressions temporaires, qui ne mèneront donc pas à une flambée durable des prix.