(Ottawa) Les ménages du pays ont remboursé un montant record de dettes non hypothécaires au cours de la première année de la pandémie pour créer la première baisse annuelle dans cette catégorie en près de trois décennies, selon Statistique Canada.
La dette globale non hypothécaire a diminué de 20,6 milliards entre le début de la pandémie et janvier 2021, ce qui comprend un recul de 16,6 milliards de la dette de cartes de crédit. La dette hypothécaire a cependant augmenté pour atteindre un record de 99,6 milliards au cours de la même période.
La baisse de la dette sur des cartes de crédit a marqué un net revirement pour une catégorie qui a connu une croissance annuelle moyenne de 20,7 % au cours des deux dernières décennies, passant de 13,2 milliards en 2000 à 90,6 milliards de dollars en février 2020.
Les diminutions sont généralisées, mais ceux dont la cote de crédit est plus faible ont connu des baisses plus importantes, a déclaré l’agence.
« Les réductions les plus importantes du niveau d’endettement ont été observées chez les Canadiens ayant les plus faibles cotes de crédit, ce qui laisse croire que les personnes les plus vulnérables aux difficultés financières ont pu utiliser leur épargne avec prudence pendant la pandémie », a mentionné Statistique Canada.
Ce changement est intervenu alors que les dépenses de consommation des ménages ont considérablement diminué, en baisse de 14,7 % au deuxième trimestre de l’année dernière par rapport à l’année précédente, ce qui représente la plus forte baisse annuelle depuis que l’agence a commencé à les calculer en 1961.
« Les ménages avaient peu d’occasions de dépenser leur argent, et bon nombre d’entre eux ont utilisé le confinement causé par la pandémie comme une occasion pour économiser et rembourser leurs dettes existantes », a soutenu l’agence.
Les dépenses ont augmenté à mesure que les restrictions se sont assouplies et que le marché du travail a repris de la vigueur, mais les dépenses nettes des ménages étaient toujours en baisse de 2,6 % par rapport au niveau d’avant la pandémie lors du premier trimestre de cette année.
Un nouvel assouplissement au printemps a toutefois commencé à pousser les emprunts à la hausse. Les emprunts non hypothécaires en mars et avril ont affiché une « croissance exceptionnellement forte » par rapport à l’année précédente, bien que les soldes des cartes de crédit de mars 2021 soient toujours inférieurs de 11,5 milliards à leurs niveaux d’avant la pandémie.
Les niveaux d’épargne et les dépôts toujours élevés signifient que de nombreux ménages pourraient moins dépendre des cartes de crédit à l’avenir, a estimé l’agence.
« Le recours à l’endettement par carte de crédit pourrait continuer à diminuer pendant un certain temps. »
Les ménages avaient environ 2500 milliards de dettes impayées un an après le début de la pandémie, dont environ les deux tiers étaient des dettes hypothécaires, a déclaré Statistique Canada.