(Ottawa) Les leaders municipaux du Canada demandent aux partis politiques fédéraux en campagne électorale de construire davantage de logements sociaux, mais aussi de mieux protéger les logements abordables qui pourraient disparaître.

La Fédération canadienne des municipalités croit d’ailleurs qu’un meilleur accès aux logements abordables est l’une des solutions pour contrer le phénomène des « rénovictions » qui consiste pour un propriétaire de logement à orchestrer le départ d’un locataire, effectuer quelques travaux pour ensuite le louer à quelqu’un d’autre à un loyer beaucoup plus élevé.

La présidente de la Fédération, Joanne Vanderheyden, perçoit dans les villes canadiennes une nécessité de mieux protéger les locataires face aux fortes augmentations de loyer. Pour ce faire, Mme Vanderheyden affirme que les dirigeants municipaux ont besoin d’engagements pour être en mesure de protéger les marchés locatifs.

Joanne Vanderheyden, qui est mairesse de Strathroy-Caradoc à l’ouest de London, en Ontario, déplore que des locataires soient chassés de leur logis sans avoir d’endroit où aller.

La Fédération propose d’abord un investissement de 585 millions dans un programme d’achat de propriétés à faibles loyers afin qu’ils ne soient pas soumis à des « rénovictions » ou convertis en des unités de location beaucoup plus dispendieuses. La Fédération estime que des instances locales pourraient ainsi prendre le contrôle de quelque 10 000 logements ou aider des propriétaires à procéder à des rénovations sans augmenter les loyers.

Le regroupement de villes anticipe aussi le versement d’une somme de 11,5 milliards sur cinq ans pour permettre aux groupes communautaires, aux coopératives d’habitation et aux organismes sans but lucratif de construire 70 000 logements abordables qui ne seraient pas soumis aux lois du marché.

Joanne Vanderheyden croit qu’il faut alléger la pression sur le marché de la location, pour les locataires, mais aussi pour les propriétaires.

D’autre part, la Fédération canadienne des municipalités demande aux partis politiques en campagne de promettre de consacrer d’ici cinq ans une somme de 3,3 milliards au logement pour les Autochtones.