(Washington) Le président américain Joe Biden a estimé lundi que les hausses de prix actuelles aux États-Unis étaient « prévisibles » et « temporaires », s’efforçant d’apaiser les craintes d’une forte inflation durable dans le pays.

« La plupart des hausses de prix que nous voyons sont prévisibles et temporaires », a-t-il dit lors d’un discours à la Maison-Blanche, attribuant ces phénomènes au redémarrage de l’économie, qui suscite des « défis » d’approvisionnement.

« La réalité est que vous ne pouvez pas relancer l’économie mondiale et ne pas vous attendre à ce que cela se produise », a-t-il continué, citant l’exemple de la pénurie mondiale de semi-conducteurs qui « a ralenti la production automobile, faisant temporairement bondir le prix des voitures ».

Joe Biden a donné un autre exemple, celui du bois utilisé pour la construction immobilière, dont les prix « ont grimpé au début de la reprise, mais, ces dernières semaines, ont baissé de plus de 50 % ».  

Il a cependant assuré que son administration resterait « vigilante ».

Ces propos font écho à ceux de sa secrétaire au Trésor Janet Yellen, mais aussi du président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell. Ce dernier a reconnu avoir été surpris par l’ampleur de la hausse des prix, mais continue à penser qu’elle commencera à ralentir dans plusieurs mois.

L’inflation a atteint un niveau inédit depuis 2008, +3,9 % sur un an en mai selon l’indice PCE suivi par la Fed, +5,4 % en juin selon l’indice CPI.

Le président américain a également, une nouvelle fois, vanté son gigantesque plan de dépenses sociales et d’infrastructures.

Pour lui, les investissements réalisés sur plusieurs années vont permettre de « faire baisser les pressions inflationnistes ».

Lundi, le chef démocrate du Sénat Chuck Schumer a lancé une offensive pour faire avancer le premier volet du plan de Joe Biden, consacré à l’amélioration des routes, ponts ou encore réseau internet, et sur lequel un accord a été trouvé avec des parlementaires républicains.

M. Schumer a enclenché le processus prévoyant un vote test mercredi, même si l’accord avec les républicains est menacé.

Le langage législatif doit être finalisé, car les républicains se sont opposés à une source de revenu clé en discussion : la possibilité pour le gouvernement d’être plus agressif dans la traque des fraudeurs fiscaux.

La motion de mercredi « vise simplement à lancer le processus législatif ici, au Sénat », a déclaré Chuck Schumer à ses collègues, affirmant que le projet de loi pouvait être finalisé plus tard.

Joe Biden défend aussi un plan de 3500 milliards de dollars qui doit permettre de financer des mesures de transition énergétique, et des dépenses dans la santé ou l’éducation.

Les républicains y étant opposés, il faudra que les démocrates serrent les rangs, et que Joe Biden parvienne à mobiliser les progressistes comme les centristes.