(Washington) L’activité manufacturière de la région de Chicago a progressé plus que prévu en mai, l’indice atteignant son plus haut niveau depuis novembre 1973, selon l’indice des directeurs d’achats de l’association ISM publié vendredi.

L’indice s’est établi à 75,2 points en mai (+3,1 points), bien plus que le ralentissement à 67 points qui était attendu par les analystes.

Toutes les composantes de l’indice sont en progression, sauf l’emploi, en raison des difficultés à recruter, précise l’association.

Les nouvelles commandes bondissent même à leur niveau le plus élevé depuis décembre 1983.

« La demande a stimulé l’activité des entreprises, mais les perturbations de la chaîne d’approvisionnement demeurent », est-il indiqué dans le communiqué.

Des effets de goulets d’étranglement dans les usines et sur la chaîne logistique perturbent en effet depuis plusieurs mois l’approvisionnement mondial, provoquant des pénuries de matières premières et pièces détachées, et faisant grimper les prix.

Cet indice « est particulièrement sensible aux mouvements des commandes de Boeing, qui ont fortement augmenté ces derniers mois. En conséquence, nous pensons que ce bond est une histoire spécifique à Chicago et nous doutons qu’il signale un rebond de l’(indice) ISM national » qui sera publié mardi, alerte cependant Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics.

La hausse des prix payés par les entreprises interrogées à leurs fournisseurs a cependant été moins forte que le mois passé. « Cependant, plusieurs responsables interrogés ont déclaré que les prix des produits de base, comme l’acier, les plastiques, le cuivre ou les composants électroniques ont encore augmenté », souligne l’étude.

L’inflation aux États-Unis a accéléré en avril, à 3,6 % sur un an, sa plus forte hausse depuis 2007, selon l’indice PCE publié vendredi.

La Banque centrale américaine (Fed) vise une inflation de 2 % à long terme, et pense, pour atteindre cette cible, qu’il faudra la dépasser pendant un moment, sans pour autant resserrer immédiatement sa politique monétaire, car cela risquerait de ralentir la reprise.

Malgré les propos rassurants de nombreux responsables, comme ceux de la Fed, de la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, ou encore du FMI, qui assurent que la hausse des prix est liée à des facteurs transitoires et ne devrait durer que quelques mois, les craintes sont fortes sur une inflation forte et durable.