(Francfort) L’État fédéral allemand a émis mardi pour la première fois une obligation verte à 30 ans, d’un volume de 6 milliards d’euros, au moment où Berlin doit relever ses objectifs pour le climat.

L’Allemagne « poursuit sa stratégie entamée en 2020 pour donner aux investisseurs du monde entier un accès aux obligations vertes de référence », selon un communiqué de l’Agence fédérale de la dette.

La maturité de 30 ans fait de cet emprunt « l’obligation verte à l’horizon le plus long d’un émetteur souverain sur le marché des capitaux en euros », a déclaré Tammo Diemer, directeur de l’Agence, dans un communiqué.

La demande a atteint 39 milliards d’euros, montrant que la dette du Bund reste très recherchée par les investisseurs.

Transports, énergie et biodiversité

Cette levée de capitaux survient alors que le gouvernement d’Angela Merkel a annoncé mercredi dernier qu’il revoyait à la hausse ses ambitions pour le climat après que la Cour constitutionnelle avait censuré, fin avril, une partie de son plan d’action, le jugeant insuffisant.

L’Allemagne affiche désormais la volonté d’atteindre la neutralité carbone en 2045, cinq ans plus tôt que prévu.

Ce nouveau calendrier va nécessiter des efforts supplémentaires de la part des acteurs économiques et des soutiens publics massifs.

Le produit de la présente obligation ne sera pas affecté à des dépenses futures, mais à des projets environnementaux en cours, notamment dans les transports, l’énergie et la biodiversité.

Arrivé plus tard sur le marché que la France, l’Allemagne a émis ses premières obligations vertes en 2020, pour des durées de 5 et 10 ans.

« Nous sommes en train de construire une courbe de rendement verte comparable à notre courbe établie des emprunts du Bund », souligne Tammo Diemer.

Dans la compétition pour s’afficher comme référence dans ce segment récent de marché, L’Allemagne devra compter avec l’UE et son plan « Next Generation » qui devrait « dépasser tous les pays de la zone euro en matière d’émissions d’obligations vertes dans un avenir prévisible, du moins en termes de volume », prévoit Elmar Völker, analyste à la banque LBBW.