(Pékin) Les tensions géopolitiques entre la Chine et les États-Unis sont de loin et pour la première fois le principal sujet de préoccupation des entreprises américaines implantées dans le pays asiatique, selon une étude publiée mardi.

La Chine et les États-Unis se sont engagés sous l’ex-présidence de Donald Trump dans un bras de fer commercial et technologique dont les effets sur l’économie mondiale et la confiance des investisseurs se font durement sentir.

Cette guerre commerciale se traduit depuis 2018 par des surtaxes douanières réciproques portant sur des centaines de milliards de dollars d’échanges annuels.  

L’an dernier a été marqué par une « détérioration continue » des relations entre Pékin et Washington « dans pratiquement tous les aspects », estime la Chambre de commerce américaine en Chine.  

Et la pandémie de coronavirus n’a fait que « renforcer la méfiance » entre les deux puissances, juge-t-elle dans un rapport sur l’environnement des affaires dans le pays asiatique.  

Selon les résultats d’un sondage de la Chambre auprès de ses membres, 78 % des répondants affirment que la « montée des tensions » entre la Chine et les États-Unis est aujourd’hui leur principale préoccupation.  

Ce sujet supplante désormais de loin et pour la première fois la hausse des coûts de production en Chine (40 %).

La relative opacité de la règlementation locale arrive en troisième position (37 %).  

La concurrence chinoise est le quatrième sujet de préoccupation des entrepreneurs américains – ce point n’arrivait qu’en 10e position un an plus tôt.

Paradoxalement, le respect de la propriété intellectuelle en Chine, l’une des exigences de Washington, s’est « considérablement amélioré », a relevé lors d’une conférence de presse Lester Ross, un responsable de la Chambre.

Mais « cela ne veut pas dire que tous les problèmes ont été réglés », a-t-il nuancé.

Nombre d’entreprises américaines fabriquent en Chine des produits qu’elles exportent ensuite dans le monde entier.

En dépit des tensions, 85 % des entreprises américaines interrogées n’envisagent pas de quitter le marché chinois ou de délocaliser leur production. Ce chiffre est dans la tendance des années précédentes.

Le rapport a été réalisé fin 2020, au moment où les tensions entre les deux pays marquaient le pas.  

La Chambre de commerce américaine en Chine compte 4000 membres issus de 900 entreprises.