(Québec) S’il salue les mesures de relance économique annoncées dans le budget fédéral, Québec déplore l’absence d’une hausse des transferts en santé, la demande unanime des provinces depuis des mois.

« Justin Trudeau avait la chance de faire sa juste part, mais a encore une fois refusé d’écouter nos demandes », a réagi le premier ministre François Legault sur les réseaux sociaux lundi soir.

Pour son ministre des Finances, Eric Girard, qui s’est exprimé sur les mêmes plateformes en soirée, « le gouvernement fédéral vient de manquer une occasion unique pour un partenariat à long terme en santé ». Il tiendra une conférence de presse pour réagir officiellement au budget Freeland mardi, à 9 h.

Depuis septembre, les provinces réclament en priorité une augmentation des transferts fédéraux de 28 milliards par année, afin de faire passer de 22 % à 35 % la part d’Ottawa dans le financement des dépenses en santé. Québec compte en partie sur une hausse des transferts pour retrouver l’équilibre budgétaire dans sept ans.

Dans sa brève réaction au budget Freeland, le ministre Girard a relevé « l’absence d’une hausse permanente du financement de la santé au niveau de 35 % des coûts, comme demandé unanimement par les provinces et territoires ».

Ottawa propose plutôt d’investir trois milliards de dollars sur cinq ans pour améliorer les services dans les centres de soins de longue durée – tout en imposant des normes nationales de qualité, ce à quoi Québec s’oppose.

Le ministre Girard salue néanmoins « les mesures de relance et la prolongation des mesures de soutien dont la subvention salariale d’urgence, l’aide aux loyers commerciaux et la Prestation canadienne de relance économique ».

Dans son budget, le gouvernement Trudeau prévoit investir 30 milliards en cinq ans dans un programme de services de garde. Il investira 8,3 milliards par année d’ici 2025-2026. Il promet de conclure un accord asymétrique avec le Québec, qui a son propre programme de services de garde. Si le Québec obtient en effet un droit de retrait avec pleine compensation, il toucherait près de 1 milliard par année et jusqu’à 1,9 milliard en 2025-2026.

« Nous apprécions la compensation financière » qu’Ottawa prévoit pour le Québec, mais, prévient Eric Girard, celle-ci devra être versée « sans conditions ».