Le marché du travail au Canada poursuit sa remontée à vive allure, faisant notamment des gains dans les secteurs les plus touchés par les mesures de santé publique pour contrer la COVID-19. Le nombre d’emplois au pays a augmenté de 303 000 ou 1,6 % en mars par rapport au mois précédent, a révélé Statistique Canada vendredi.

Par conséquent, le taux de chômage a reculé pour le deuxième mois consécutif, en baisse de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 7,5 %. Il s’agit du taux de chômage le plus faible au Canada depuis février 2020, avant le choc économique de la pandémie.

« La flambée de l’emploi en mars a été plus forte et plus largement distribuée que ce qui était prévu », a indiqué Nathan Janzen, économiste principal à la Banque Royale.

Ce fort gain réduit de moitié le déficit d’emplois restant au Canada par rapport aux niveaux d’avant le choc de la pandémie. Néanmoins, à 296 000 emplois, ce déficit d’emplois demeure énorme dans l’économie canadienne.

Nathan Janzen, économiste principal à la Banque Royale

Au Québec, l’emploi a progressé de 26 000 ou 0,6 % en mars, après avoir enregistré une hausse notable en février. Le taux de chômage s’est maintenu à 6,4 %, mais il demeure le plus bas parmi toutes les provinces pour le deuxième mois consécutif.

En Ontario, l’emploi a augmenté de 182 000 (+ 2,5 %) en mars. Le taux de chômage a diminué de 1,7 point de pourcentage pour s’établir à 7,5 %.

De l’avis de Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement Desjardins, « la hausse de l’emploi le mois dernier s’inscrit dans la foulée des déconfinements graduels survenus en février et en mars au Québec et en Ontario ».

Bonne nouvelle, mais…

Mais pour la suite, elle appréhende que « le resserrement des mesures de confinement imposé au cours des dernières semaines dans quelques régions du Québec puisse ralentir le rattrapage de l’emploi et amener un recul temporaire ».

Selon les calculs de l’Institut de la statistique du Québec, l’emploi a progressé de 713 200 au Québec depuis mai 2020. Ce nombre correspond à un taux de récupération d’un peu plus de 86 % des 825 900 emplois perdus entre février et avril 2020, au début du choc économique de la pandémie.

Par villes au Québec

Dans la région métropolitaine de Montréal, le nombre d’emplois a peu varié en mars en raison des restrictions sanitaires plus sévères en vigueur lors de la période de mesure par Statistique Canada.

Mais à Montréal même, le taux de chômage demeure élevé à 8,3 %, selon la moyenne mobile des trois derniers mois calculée par Statistique Canada.

Dans les autres principales villes au Québec, cette mesure du taux de chômage s’établit à 4,9 % à Québec et à 7,3 % à Gatineau, ainsi qu’à 5,7 % à Sherbrooke et à 6,4 % à Trois-Rivières.

Encore haut chez les jeunes

Parmi les autres principaux constats, à l’échelle canadienne, le taux de chômage des jeunes a diminué de 3,1 points de pourcentage en mars pour s’établir à 14 %. Il demeure toutefois supérieur de 3,6 points au taux de chômage chez les jeunes enregistré en février 2020, avant la pandémie.

Par ailleurs, tant le travail à temps plein (+ 175 000 ; + 1,2 %) que le travail à temps partiel (+ 128 000 ; + 3,9 %) ont augmenté en mars au Canada.

Le travail à temps plein a continué d’augmenter dans un grand nombre de secteurs d’activité, mais en particulier dans les soins de santé et les services sociaux, l’enseignement ainsi que le secteur de la construction.

Quant à la hausse du travail à temps partiel, elle a découlé principalement de la relance d’activités en mars dans des secteurs durement touchés par la pandémie, dont la restauration et l’hébergement hôtelier, les loisirs et le commerce de détail.