(Toronto) Le grand patron de la Banque Royale du Canada, David McKay, a indiqué mardi s’attendre à un accroissement de la pression inflationniste dans l’économie lors de sa reprise post-pandémique.

La hausse des prix des intrants pour le travail et les matières premières pourrait représenter un défi pour les responsables des banques centrales, a estimé le chef de la direction, qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence organisée par RBC Marchés des capitaux.

Les commentaires de M. McKay précèdent l’annonce de la Banque du Canada, qui doit préciser mercredi sa nouvelle décision au sujet de sa politique monétaire. Elle devrait commenter l’économie et dévoiler ses intentions quant aux taux d’intérêt, qui ont été ramenés à des niveaux historiquement bas au début de la pandémie.

Par ailleurs, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié mardi une nouvelle prévision qui a révisé à la hausse ses attentes en matière de croissance économique mondiale cette année et l’année prochaine. Elle prévoit notamment que la reprise aux États-Unis pourrait avoir des retombées favorables pour le Canada.

Selon M. McKay, si les États-Unis ont été plus rapides que le Canada à déployer les vaccins contre la COVID-19, ce ne sera qu’une question de semaines et de mois, et non de trimestres, avant que l’environnement commercial du Canada se rattrape.

Malgré les difficultés potentielles pour les marchés dans leurs efforts pour prédire la réponse à l’inflation, la tendance de l’économie « est associée à plusieurs bénéfices » et la banque s’attend à voir de la création d’emplois.

« Nous n’avons jamais vu ce genre de liquidité sur le marché. Et en conséquence, c’est un nouveau paradigme pour nous », a affirmé M. McKay. « De nombreuses occasions et de nombreux changements s’en viennent. »

Mais M. McKay a également prévenu que certaines personnes seraient laissées pour compte par la reprise économique et ne seraient pas réembauchées, dans certains cas parce que leur entreprise ne survivrait pas à la pandémie. Il a précisé que la banque se préparait également à cette issue.

« Certains individus ne seront pas réembauchés, leur entreprise ne s’en sortira pas. Certaines parties de l’économie ne s’en remettront pas comme les autres », a affirmé le patron de la Royale dans son discours.

« Nous allons observer une croissance dans la délinquance de la part de ces individus et de ces entreprises. Nous devons prévoir que tout le monde ne va pas émerger parfaitement et connaître la reprise. »