(Londres) Le taux interbancaire Libor, référence mondiale devenue controversée après de nombreux scandales, ne sera plus utilisable pour la plupart des devises à partir du 31 décembre, a annoncé vendredi le régulateur britannique des marchés (FCA).

Le Libor, soit le « London Interbank Offered Rate », a longtemps été un taux interbancaire de référence dans le monde de la finance, ayant une incidence sur une masse énorme de produits financiers, dont certains prêts aux ménages et aux entreprises.

Le FCA estimait fin janvier que les contrats utilisant le Libor comme taux de référence représentent encore 260 000 milliards de dollars.

« La Banque d’Angleterre et le FCA ont clairement établi dans les dernières années que l’absence d’un marché actif ont rendu impossible de maintenir le Libor, devenu inadapté », a expliqué le régulateur dans un communiqué.

À partir du 31 décembre, les taux du Libor ne seront plus mis à jour pour la livre, l’euro, le franc suisse et le yen, ainsi que pour certains taux américains, les derniers taux en dollar étant prolongés jusqu’au 30 juin 2023.

« Le temps restant est limité, mon message pour les entreprises est clair : agissez maintenant pour avoir fini votre transition avant la fin de l’année », a prévenu Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d’Angleterre, dans un communiqué.

Le Libor est calculé à partir des principales banques mondiales, qui annoncent depuis Londres le taux auquel elles estiment pouvoir emprunter un montant « raisonnable » aux autres banques pour des durées allant d’un jour à un an.

Mais en 2012, plusieurs des banques qui participaient au calcul des taux ont été accusées d’avoir faussé le mécanisme à leur avantage.

Plusieurs grandes banques ont payé de lourdes amendes comme Deutsche Bank, UBS, RBS, Société Générale ou encore Rabobank, pour des milliards de dollars au total. Un ancien courtier des banques UBS et Citigroup, Tom Hayes, vient de sortir de prison après avoir réalisé la moitié d’une peine de onze ans d’emprisonnement.