(Ottawa) L’économie canadienne a affiché pour 2020 la pire performance jamais enregistrée dans les livres de Statistique Canada, la pandémie de COVID-19 ayant entraîné la fermeture d’entreprises et mis des millions de Canadiens au chômage.

Le produit intérieur brut a diminué de 5,4 % tout au long de l’année 2020, ce qui constituait le pire déclin annuel depuis que l’agence fédérale a commencé à compiler des données comparables, en 1961.

La dégringolade annuelle était attribuable à la fermeture de larges pans de l’économie en mars et avril, pendant la première vague de contaminations de la COVID-19, qui a paralysé l’économie.

Depuis, l’activité économique a lentement recommencé à croître.

De fait, l’économie canadienne a crû au taux annualisé de 9,6 % au quatrième trimestre de l’an dernier, une cadence en baisse par rapport à sa croissance de 40,6 % du troisième trimestre.

Le résultat du plus récent trimestre était supérieur aux attentes des analystes, qui visaient en moyenne une croissance de 7,5 %, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Cependant, malgré le meilleur résultat qu’attendu pour le trimestre, le PIB n’a avancé que d’un maigre 0,1 % en décembre, pour faire suite à sa croissance de 0,8 % de novembre.

En décembre, l’activité économique totale se situait environ 3 % en deçà de son niveau de février 2020, soit avant la pandémie.

Statistique Canada a indiqué que ses estimations préliminaires pour le mois de janvier misaient sur une croissance économique de 0,5 %.

L’économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, a souligné dans une note à ses clients que les chiffres préliminaires devraient amoindrir les craintes entourant une éventuelle contraction économique pour le premier trimestre.

L’agence fédérale a noté que les secteurs du commerce de gros, de la fabrication et de la construction alimentaient la croissance, tandis que le commerce de détail avait reculé en début d’année.

Selon l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, l’économie a mieux résisté aux restrictions de la deuxième vague que prévu, ce qui pourrait annoncer une meilleure performance que prévu pour le trimestre, et possiblement pour l’année.

« Il faut s’attendre à ce que la nouvelle croissance passe en vitesse supérieure alors que l’économie rouvrira tout au long de l’année, ce qui devrait mener à une croissance d’environ (6 %) — un joli miroir à la profonde chute de l’an dernier », a-t-il écrit dans une note.

« Ce n’est pas exactement une reprise en V, mais c’en est très proche. »