(Washington) Les revenus des ménages américains ont bondi de 10 % en janvier par rapport à décembre, une hausse exceptionnellement élevée grâce aux chèques versés aux foyers et aux allocations chômage étendues dans le cadre du plan de relance de 900 milliards de dollars adopté fin 2020 par le Congrès.

Leurs dépenses n’ont en revanche augmenté que de 2,4 %, faisant grimper leur taux d’épargne à 20,5 %.

C’est la deuxième fois seulement que les revenus grimpent autant en un mois depuis 1959-lorsque les données ont commencé à être collectées.  

La plus forte hausse jamais enregistrée date d’avril 2020, lorsque des millions d’Américains avaient reçu chacun un chèque de 1200 dollars dans le cadre du gigantesque plan de relance de 2200 milliards de dollars voulu par Donald Trump face aux dégâts causés par la pandémie.

Par conséquent, le taux d’épargne des Américains, qui tournait autour des 7-8 % avant la crise sanitaire, avait alors bondi à 33 %.

Cette fois aussi, c’est l’argent public distribué qui a permis de faire grimper les revenus, puisque le plan de décembre prévoyait un chèque du gouvernement fédéral de 600 dollars par personne et 300 dollars supplémentaires par semaine d’allocations chômage.

Mais en raison de la fermeture de l’économie du fait des restrictions pour limiter la propagation de la pandémie, la plupart des ménages n’ont pas dépensé cet argent.

Ils sont ainsi assis sur d’importantes réserves dans lesquelles ils vont pouvoir piocher avec la réouverture de l’économie, ce qui est susceptible de donner un coup de fouet à l’activité.

Quant à l’inflation, dont le potentiel retour inquiète les marchés financiers, elle n’était pas encore visible sur le premier mois de 2021, les prix à la consommation ayant progressé de seulement 0,3 % sur un mois, un peu moins vite même qu’en décembre.

Sur un an toutefois, l’inflation s’accélère un peu, à 1,5 %, selon l’indice PCE, mais reste loin de l’objectif de 2 % annuels que vise la Banque centrale américaine (Fed).

Les prix devraient commencer à grimper au printemps, poussés par une consommation euphorique grâce à la vaccination et au nouveau plan d’aide de 1900 milliards de dollars présenté par Joe Biden, dont l’adoption au Congrès est attendue dans les prochains jours.

La hausse devrait être particulièrement élevée en mars et en avril, estiment des économistes, puisque les prix avaient reculé sur ces deux mois l’an passé, à cause des mesures de confinement massives qui avaient été déployées face à la COVID-19.

Ces craintes d’inflation ont semé un vent de panique sur les Bourses mondiales et entraîné une hausse des taux sur le marché obligataire.

Les ménages américains avaient connu en 2020 la plus forte hausse de leurs revenus personnels (+6 %) depuis 1984.