(Québec) La dette du Québec est sous-estimée de 12 milliards, selon la vérificatrice générale.

En commission parlementaire vendredi matin, Guylaine Leclerc a expliqué qu’elle allait déposer un rapport en mars pour faire état de cette situation.

> Francis Vailles : Une dette cachée de 12 milliards

Elle estime qu’elle doit expliquer « de façon claire et adaptée à la population » comment la dette actuelle du Québec est sous-évaluée.

« C’est plus qu’un débat de comptables, a-t-elle plaidé, en réponse à une question du député péquiste Sylvain Gaudreault. C’est comme si on disait en recevant notre relevé de carte de crédit : ma dette n’est que le montant minimal à payer, par rapport au montant total du relevé. »

Selon le ministère des Finances, au 31 mars 2021, la dette brute s’établira à 220,8 milliards, soit 50,5 % du PIB.

Mme Leclerc a du même souffle réclamé que les états financiers du gouvernement soient déposés beaucoup plus tôt qu’en décembre, alors que l’année financière est pourtant terminée depuis mars.

« C’est très, très long », a-t-elle déploré, et cela affecte leur pertinence.

« Pour que les états financiers soient pertinents, il faut qu’ils soient publiés le plus rapidement possible. »

Contrats de gré à gré

L’opposition officielle a demandé à la vérificatrice générale si elle allait examiner les nombreux contrats accordés sans appel d’offres par le gouvernement Legault depuis le début de la crise sanitaire. Selon les calculs de Québecor, ils s’élèveraient à une valeur totale de 3,8 milliards.

« Cela fait partie de notre banque de projets, au même titre que tous les projets qui nous sont soumis par qui que ce soit », a-t-elle laissé entendre, sans confirmer que son équipe allait les scruter.

« C’est toujours un défi pour le vérificateur général de se faire demander de faire un audit particulier dans un secteur. »

Mme Leclerc a rappelé que seuls le Conseil du Trésor, le Conseil exécutif et l’Assemblée nationale peuvent demander directement à la vérificatrice générale de se pencher sur un mandat.

« Je me fais la porte-parole de citoyens, c’est clair qu’il y des questions qui se posent », a insisté la députée libérale Marwah Rizqy.

COVID : un « travail colossal »

La vérificatrice générale n’a pas été en mesure d’indiquer aux parlementaires si elle allait devoir recourir à davantage de personnel pour accomplir son mandat de vérification en cette année de dépenses gouvernementales exceptionnellement élevées.

« On va avoir un travail colossal, ne serait-ce que pour la vérification des comptes publics », a-t-elle reconnu.