(Ottawa) L’économie canadienne semble avoir connu sa pire année jamais enregistrée, les estimations préliminaires de l’agence nationale de statistique signalant une contraction de l’ordre de 5,1 % en 2020.

L’estimation éclair, qui n’a pas encore été finalisée, serait pire que la contraction économique de 3,2 % enregistrée en 1982, pour l’instant la pire en six décennies de données comparables.

Même au plus fort de la crise financière mondiale, il y a un peu plus de dix ans, les choses n’étaient pas aussi mauvaises que l’an dernier. Le produit intérieur brut (PIB) avait chuté de 2,9 % en 2009.

Données finales le 2 mars

Statistique Canada a indiqué que les données officielles seraient révisées et diffusées le 2 mars.

La glissade annuelle est largement attribuable aux fortes baisses de mars et avril, alors que de larges pans de l’économie ont été fermés pour lutter contre la première vague de la pandémie de COVID-19.

Depuis lors, l’activité économique a progressé lentement et régulièrement.

L’économie a crû de 0,7 % en novembre, enregistrant un septième mois consécutif de gains après les fortes baisses du printemps, a indiqué vendredi Statistique Canada. Cette croissance fait suite à une augmentation de 0,4 % en octobre.

Rétablissement bon, mais pas prompt

Le mois de novembre a notamment été marqué par des nouvelles positives au sujet des vaccins contre la COVID-19 et l’élection présidentielle au sud de la frontière qui a vu le démocrate Joe Biden l’emporter sur le républicain Donald Trump.

L’activité boursière s’est intensifiée à mesure que le moral du marché s’améliorait, le secteur de la finance et des assurances ayant progressé de 1,3 % en novembre.

L’exploitation minière a vu une augmentation de la demande s’étant intensifiée pour des produits comme la potasse et les minerais non métalliques. De même, le secteur pétrolier et gazier a enregistré des gains lorsqu’un certain nombre d’installations de l’Alberta ont relancé leur production.

Le secteur du commerce de détail a augmenté de 1,1 % en novembre, notamment grâce une croissance de 6,1 % dans le sous-secteur des magasins d’alimentation, que Statistique Canada attribue à une activité accrue dans les supermarchés et autres épiceries, ainsi que dans les magasins de bière, de vin et de spiritueux.

L’agence a également déclaré que son estimation préliminaire du PIB de décembre annonçait une croissance de 0,3 %, alors même qu’une grande partie du pays se dirigeait vers de lourdes restrictions pour ralentir la deuxième vague de contaminations et que des emplois avaient été perdus.

L’estimation préliminaire pour le quatrième trimestre montre un taux de croissance annualisé de 7,8 %.

Selon l’économiste Royce Mendes, de la Banque CIBC, les chiffres dévoilés vendredi suggèrent que l’économie s’est mieux soignée que prévu au cours des derniers mois de 2020.

« Cela dit, l’économie ne pourra pas avoir le meilleur sur la deuxième vague du virus bien longtemps », a écrit M. Mendes dans une note.

« Avec la hausse du chômage en décembre et le resserrement des restrictions par les responsables de la santé publique en janvier, la situation est probablement devenue plus grave dans la nouvelle année. »