(Washington) Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a dénoncé « la faiblesse » de l’accord d’investissements conclu entre l’Union européenne et la Chine, estimant qu’il ne protège pas face aux menaces provenant de Pékin, dans une interview diffusée mardi.

« Quand on l’étudie, c’est un accord faible. Il ne protège pas les travailleurs européens face à la prédation du Parti communiste chinois », affirme le secrétaire d’État dans une émission de la chaîne Bloomberg.

Les critiques de Mike Pompeo sur cet accord sont les premières affichées en public par un membre de l’administration sortante de Donald Trump.  

Le mois dernier, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président élu Joe Biden, avait cependant déjà appelé les alliés européens à des « consultations préliminaires », sur leurs « inquiétudes communes face aux pratiques économiques de la Chine ».

M. Pompeo, considéré comme un fervent détracteur de la Chine, n’est pas allé jusqu’à appeler l’UE à se débarrasser de l’accord, mais a indiqué clairement que les États-Unis n’avaient aucune envie de conclure un accord similaire.  

« Nous nous préoccupons trop de nos travailleurs, de notre population, de notre industrie, et de notre propriété intellectuelle, pour signer un accord faible qui permettrait à la Chine de continuer à se livrer à des activités qui ne seraient pas justes, équilibrées, et réciproques », a affirmé M. Pompeo.

L’Union européenne et la Chine se sont entendues le 30 décembre sur un accord de principe après sept ans de négociations.

Bruxelles espère que ce pacte d’investissements ouvrira en grand le marché intérieur à fort potentiel de la Chine pour les entreprises européennes, offrant ainsi un coup de pouce salutaire après des mois de crise économique due au coronavirus.

Les négociations se dirigent vers une signature de l’accord malgré les inquiétudes exprimées par l’UE sur la situation des droits humains en Chine, et notamment l’incarcération de masse d’au moins un million de Ouïghours et de musulmans turcophones.

Le pacte représente une victoire majeure pour la Chine après les efforts concertés de l’administration Trump pour isoler le pays. Les États-Unis encouragent ainsi les pays du monde entier à abandonner les équipements télécoms de 5e génération conçus et fabriqués par le géant chinois Huawei, arguant de risques sécuritaires.