(Ottawa) L’inflation annuelle au Canada a accéléré pour s’établir à 0,7 % le mois dernier, l’indice des prix à la consommation ayant enregistré sa plus forte croissance en plusieurs mois, essentiellement en raison de la hausse des prix des aliments.

En comparaison, l’inflation annuelle avait été de 0,5 % en septembre.

L’augmentation était presque entièrement attribuable aux prix des aliments, particulièrement ceux de la laitue et du poulet frais ou surgelé, a indiqué mercredi Statistique Canada.

La hausse annuelle de 25,6 % des prix de la laitue s’expliquait surtout par une baisse de l’offre. Du côté du poulet, l’augmentation de 2,4 % des prix avait plus à voir avec l’incertitude présente dans l’industrie des services alimentaires, qui continue de souffrir de l’impact de la pandémie de COVID-19.

Les prix du gaz naturel ont avancé de 11,6 % en octobre, par rapport au même mois en 2019, ce qui était en grande partie attribuable à un gain de 12,5 % en Ontario.

Les prix des cigarettes ont bondi de 14,9 % d’une année à l’autre à Terre-Neuve-et-Labrador, en raison de l’entrée en vigueur, au début octobre, d’une hausse de taxes. Il s’agissait de leur plus forte croissance depuis juin 2003.

La croissance des prix d’octobre était la plus forte depuis juin, même si l’inflation reste depuis huit mois en deçà du cap de 1,0 %, retenue par le changement dans les habitudes des consommateurs en raison de la COVID-19.

Les choses ne devraient pas beaucoup changer, même si les détaillants espèrent convaincre les consommateurs de commencer plus tôt qu’à l’habitude leur magasinage des Fêtes.

Selon l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, les prix se retrouveront au cœur d’une lutte acharnée, puisque les entreprises vont devoir jongler à la fois avec la hausse des coûts liée aux mesures de santé publique et la baisse de la demande.

Certains secteurs pourraient connaître d’importantes hausses de prix pour des articles populaires comme l’équipement d’entraînement pour la maison ou les meubles de patios, mais M. Porter croit que cela ne suffira pas à faire grimper l’inflation de façon importante.

« Il y a un réel tiraillement d’un côté et de l’autre sur le front de l’inflation », a-t-il souligné.

« Nous avons tendance à croire que ce qui domine et ce qui dominera, dans l’ensemble, est la faiblesse sous-jacente dans l’économie et que cela aura pour effet de garder un couvercle sur l’inflation d’ensemble. »

Les prix de l’essence ont reculé de 12,4 % en octobre, par rapport à l’an dernier. En excluant des calculs cet élément, l’inflation d’ensemble se serait établie à 1,0 % sur une base annuelle.

Les prix des maisons ont grimpé en octobre à leur cadence la plus rapide en 14 ans, a noté Statistique Canada, la faiblesse des taux d’intérêt hypothécaires coïncidant avec une plus forte demande pour les maisons unifamiliales.

« Même si les plus faibles taux d’intérêt réduisent les frais de services des dettes hypothécaires, cela est contrebalancé par la hausse des prix pour les maisons neuves », a observé l’analyste James Marple, des services économiques de la Banque TD, dans une note.

Les taux hypothécaires ont été tirés vers le bas par le taux directeur de la Banque du Canada — actuellement à 0,25 %, soit son niveau plus faible possible, de l’avis de la banque centrale. Il devrait rester à cette valeur plancher jusqu’à ce que l’inflation regagne le seuil de 2,0 %, a précisé la banque.

En octobre, la moyenne des trois lectures de l’inflation de base de Statistique Canada, qui sont considérées comme de meilleures évaluations de la pression sous-jacente sur les prix, était d’environ 1,8 %.