(Pékin) La consommation en Chine a connu une nouvelle accélération en octobre, avec des ventes de détail au plus haut depuis l’épidémie, grâce notamment aux vacances et aux mesures incitatives d’État, ont annoncé lundi les autorités.

À l’exception de foyers localisés, le pays a largement endigué la COVID-19 depuis le printemps, avec des mesures radicales de confinement, de suivi des déplacements ou encore de quarantaine.

Les ventes de détail n’étaient revenues en territoire positif qu’en août (+0,5 %), après des plongeons historiques en janvier et février (-20,5 %), sur fond d’attentisme des consommateurs face à la conjoncture.

Mais elles ont encore accéléré leur progression en octobre (+4,3 %), dans la foulée de septembre (+3,3 %), a annoncé lundi lors d’une conférence de presse le Bureau national des statistiques (BNS).

Il s’agit certes d’un niveau inférieur à celui attendu (+5,0 %) par les analystes interrogés par l’agence Bloomberg, mais qui permet tout de même de poursuivre la progression entamée depuis trois mois.

Une accélération à mettre notamment au crédit des congés de la fête nationale (1er-8 octobre), qui ont offert aux Chinois une occasion de partir en vacances et de dépenser leur argent dans les hôtels, restaurants et sites touristiques.

De son côté, la production industrielle s’est inscrite en octobre en hausse de 6,9 % sur un an, selon le BNS, restant au niveau de septembre.

« Dans l’ensemble, la reprise post-Covid en Chine est sur la bonne voie, indépendamment de la mise au point d’un vaccin viable », a estimé lundi dans une note la banque ANZ.

« D’ici la fin 2020, nous prévoyons une reprise plus prononcée – bien que progressive – du secteur des services et une amélioration constante des ventes au détail », a indiqué la banque Nomura, qui prévoit une croissance du PIB de 5,7 % sur un an au quatrième trimestre.

Chômage en baisse

Sur le front de l’emploi, le taux de chômage a poursuivi sa baisse en octobre, selon le BNS : il s’est établi à 5,3 %, contre 5,4 % le mois précédent.  

Un signe d’espoir pour les jeunes diplômés entrés cette année sur un marché du travail encore fragilisé par l’épidémie, laquelle a laminé entreprises et commerces.

Quant à l’investissement en capital fixe, sa croissance s’est affichée sur les 10 premiers mois de l’année en hausse de 1,8 %, poursuivant là aussi sa convalescence.

« L’économie nationale est toujours en phase de reprise, avec de multiples défis à relever avant un rétablissement complet », a toutefois concédé lundi Fu Linghui, porte-parole du BNS.  

La banque Nomura pointe notamment la résurgence de l’épidémie en Europe et aux États-Unis ou encore l’incertitude des relations sino-américaines, qui pourraient limiter les exportations et les investissements chinois.