(Montréal) Un groupe de défense des locataires dénonce que le gouvernement du Québec n’ait annoncé aucun nouvel investissement dans le logement social dans la mise à jour économique que le ministre des Finances, Éric Girard, a présenté jeudi.

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) rappelle pourtant que le 6 octobre dernier, le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social, Ahmed Hussen, de même que les ministres québécoises des Affaires municipales, Andrée Laforest, et des Relations canadiennes, Sonia LeBel, ont annoncé une entente Canada-Québec permettant de dégager 3,7 milliards sur 10 ans pour améliorer le logement social et abordable.

Le FRAPRU soutient que la crise du coronavirus a aggravé le sort des personnes mal-logées et mis en lumière l’insuffisance du filet social québécois en matière d’habitation. En cas de perte de revenu, d’une éviction ou de situation de violence qui appellent à une solution immédiate, le FRAPRU déplore qu’il faille attendre des mois, voire des années pour avoir accès à un logement à loyer modique.

Lors de l’annonce de l’entente Canada-Québec, la ministre LeBel avait signalé que le Québec conservait un droit de regard sur tous les projets, donc, que Québec sélectionnerait ses priorités et que le gouvernement du Canada devrait alors investir dans cette sélection.

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, accuse le gouvernement du Québec de ne pas faire ce qu’il faut pour réaliser sa promesse électorale de livrer l’intégralité des 15 000 logements sociaux annoncés par les prédécesseurs. Elle signale que depuis deux ans, seulement 2500 unités ont été construites ou sont en voie de l’être.

Le FRAPRU ajoute qu’au moins 370 ménages se sont retrouvés sans logis le 1er juillet dernier au Québec, soit deux fois plus qu’en 2019, et que 21 sont toujours hébergés par la Ville de Montréal près de quatre mois et demi plus tard. Par ailleurs, les refuges sont pleins, les campements de personne sans-abri se multiplient et les maisons d’hébergement et de transition débordent, selon l’organisme.

Le FRAPRU invite le gouvernement du Québec à prévoir dans son prochain budget un grand chantier de 50 000 logements sociaux en cinq ans.