(New York) Amazon a encore profité à plein au troisième trimestre de l’envolée du commerce en ligne et du télétravail depuis le début de la pandémie de COVID-19, mais ses prévisions ont quelque peu déçu Wall Street qui fait du groupe un des gros gagnants des mesures de confinement.

Pour le trimestre en cours, qui inclut la grosse opération de soldes « Prime Day » ayant exceptionnellement eu lieu en octobre cette année, et la saison des fêtes, le groupe anticipe un bénéfice opérationnel compris entre 1 milliard et 4,5 milliards.  

Les analystes s’attendaient à 5,8 milliards de dollars, selon le cabinet Factset.  

L’action reculait de 1,1 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York.  

Le groupe de Jeff Bezos, première fortune mondiale d’après le magazine Forbes, a pourtant gagné beaucoup d’argent au troisième trimestre, son bénéfice net ayant triplé à 6,3 milliards de dollars.

Ajusté par action et hors éléments exceptionnels, la référence des investisseurs nord-américains, son bénéfice s’élève à 12,37 dollars, soit bien au-dessus des 7,4 dollars attendus par les analystes.  

Le chiffre d’affaires du géant du commerce électronique, qui dit avoir créé 400 000 emplois depuis le début de l’année dans le monde, s’est envolé de 37 % sur la période pour atteindre 96,1 milliards de dollars, détaille un communiqué publié jeudi.

Alors que les mesures de confinement ont rendu Amazon encore plus populaire et omniprésent dans la vie quotidienne de millions de personnes, les recettes tirées de la vente de ses articles sur l’internet ont progressé de 38 % tandis que la vente d’articles d’entreprises tiers utilisant sa plateforme a augmenté de 55 %.

Avec l’essor du télétravail, les entreprises et particuliers ont aussi accru l’utilisation des services de « cloud » (informatique à distance) comme celui proposé par Amazon, AWS, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 29 %.  

« S’il était clair que le passage au commerce électronique lié à la pandémie maintiendrait à un niveau élevé le chiffre d’affaires d’Amazon, le groupe a surpris en dépassant facilement une barre déjà élevée », a commenté Andrew Lipsman, analyste pour eMarketer.

Élément important à ses yeux, Amazon a enregistré « une forte croissance des services apportés aux entreprises qui vendent des produits sur sa plateforme » ainsi que de ses « activités publicitaires, à fortes marges ».

Jeff Bezos a profité de la publication de ces résultats pour appeler une nouvelle fois les entreprises américaines à élever leur salaire horaire minimum à 15 dollars aux États-Unis, au moment où des millions d’Américains supplémentaires tombent dans la pauvreté.  

« Offrir des emplois avec un bon salaire et une bonne couverture santé, y compris aux employés débutants et à ceux en première ligne, est encore plus important dans une période comme celle que nous traversons », a-t-il mis en avant.