(New York) L’homme d’affaires texan Robert Brockman a été accusé jeudi par la Justice américaine d’avoir pendant 20 ans caché au fisc au moins 2 milliards de dollars via des comptes à l’étranger, selon une plainte consultée par l’AFP.  

Les autorités lui reprochent d’avoir utilisé entre 1999 et 2019 un réseau de comptes bancaires basés à l’étranger, dans les Bermudes et en Suisse notamment, pour dissimuler les bénéfices dégagés par ses placements dans diverses sociétés, dont le fonds Vista Equity Partners, détaille la plainte.  

Dans le même temps, le PDG de Vista, le milliardaire afro-américain Robert Smith, a conclu jeudi un accord séparé avec la Justice américaine pour solder des accusations de fraude fiscale.  

En plus de payer 140 millions de dollars d’impôts et de pénalités, il a accepté de coopérer avec les autorités « sur des enquêtes en cours », selon un communiqué du département de la Justice, qui ne précise pas sur qui portent ces enquêtes. Mais selon la presse américaine, il s’agit bien de M. Brockman.  

Ce dernier, directeur général de la société de logiciels pour l’automobile Reynolds and Reynolds, était tout à fait conscient de ses actes, assure le département de la Justice : il a par exemple volontairement modifié la date sur des fichiers et utilisé des systèmes de communication cryptés et des mots de passe pour discuter de ces affaires.

Il est aussi accusé d’avoir mis en place un stratagème entre 2008 et 2010 pour récupérer environ 67,8 millions de dollars de titres de créance de sa compagnie sans l’avoir rendu public.

Le chef d’entreprise a été inculpé par un grand jury en Californie de 39 chefs d’accusation au total, dont évasion fiscale et blanchiment d’argent.