(Washington) Les élus démocrates du Congrès et la Maison-Blanche souhaitent continuer les discussions sur une nouvelle enveloppe d’aide aux Américains face à la crise provoquée par la COVID-19, a dit jeudi le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.

Les négociations sont dans l’impasse depuis près de deux mois.

Steven Mnuchin a indiqué avoir discuté avec la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. « Nous sommes d’accord pour continuer à discuter », a-t-il déclaré, interrogé par des sénateurs.

« J’encourage les démocrates du Sénat à travailler avec nous. […] Adoptons rapidement les choses sur lesquelles nous sommes d’accord. Et nous pourrons toujours revenir et faire plus », a-t-il plaidé.

Mais les démocrates craignent une aide trop faible, et demandent une enveloppe plus élevée.

« Nous avons besoin de plus d’argent », a ainsi souligné Nancy Pelosi jeudi lors d’une conférence de presse, citant notamment le besoin de « plus d’argent pour l’éducation », alors qu’une part importante des écoles du pays ont gardé leurs portes fermées à la rentrée, offrant des cours virtuels uniquement.

« Et nous avons besoin de plus d’argent pour les petites entreprises, les restaurants, les compagnies aériennes, et beaucoup d’autres priorités », a-t-elle poursuivi.

Elle s’est également dite « impatiente de voir ce qu’ils (les républicains) auront à dire quand ils viendront, espérons bientôt, autour de la table » des négociations.

Les négociations butent également sur certaines priorités, notamment le soutien aux collectivités locales demandé par les démocrates.

Et, après près de deux mois de négociations, les discussions restaient dans l’impasse, aucun compromis ne semblant se dessiner.

La proximité de l’élection présidentielle du 3 novembre complique également la donne, chaque camp craignant que l’autre ne s’attribue le mérite d’un accord.

Le président de la Banque centrale américaine, la Fed, Jerome Powell, insiste régulièrement sur l’importance de nouvelles aides budgétaires pour permettre à la première économie du monde de sortir la tête de cette crise sans précédent.

Ces aides, en effet, soutiennent la consommation, qui elle-même permet aux entreprises de rester ouvertes et de ne pas licencier, voire d’embaucher.

« Il est probable qu’un soutien budgétaire supplémentaire soit nécessaire », a-t-il indiqué, interrogé lors de cette même audition.

Le gouvernement américain avait, fin mars, débloqué 2200 milliards de dollars d’aides dans le cadre d’un plan de relance titanesque baptisé Cares Act, qui avait été rallongé de près de 500 milliards fin avril.