(Washington) Les ventes au détail aux États-Unis ont augmenté de 1,2 % en juillet par rapport à juin, un rythme beaucoup plus lent que celui des deux mois précédents, selon les données du département du Commerce publiées vendredi.

Cette hausse est aussi moins importante qu’attendu, puisque les analystes tablaient sur +1,8 %.

En mai et juin, les ventes au détail avaient fortement rebondi, respectivement de 18,2 % et 8,4 %, selon des données revues à la hausse, après le plongeon du mois d’avril à cause du confinement.

Les ventes du mois de juillet sont également supérieures de 2,7 % à celles de juillet 2019. Elles ont représenté 536 milliards de dollars.

Les ventes de voitures, qui avaient tiré le rebond des mois précédents, sont cette fois en recul de 1,2 %. Les ventes de matériel de jardinage baissent de 2,9 %, celles d’articles de sports, loisirs, livres, et instruments de musique, chutent de 5 %.

En revanche, les ventes d’appareils électroménagers ont fortement augmenté (+22,9 %).

Depuis le mois d’avril, la consommation, qui représente près des trois quarts de la croissance américaine, avait été soutenue par les aides du gouvernement fédéral.

Un chèque envoyé aux ménages au printemps, ainsi qu’une aide supplémentaire de 600 dollars par semaine pour les chômeurs, avaient permis aux personnes dont les revenus avaient brutalement chuté, de continuer à consommer, notamment des produits de première nécessité.

Mais cette aide de 600 dollars a pris fin le 31 juillet.

La Maison-Blanche et le Congrès s’accordent sur la nécessité de la prolonger, mais pas sur le montant. Le président Donald Trump l’a temporairement fixée par décret à 400 dollars hebdomadaires.

Tout cela pèse sur la confiance des consommateurs.

Celle-ci est restée sensiblement inchangée en juillet par rapport à juin (+0,3 point), et même par rapport au très bas niveau du mois d’avril (+1 point), selon l’indice préliminaire de l’Université du Michigan, également publié vendredi.

Depuis avril, « les consommateurs sont devenus plus pessimistes sur les perspectives économiques à 5 ans (-18 points) et plus optimistes sur les conditions d’achat », relève Richard Curtin, l’économiste en chef chargé de l’enquête, dans le communiqué.

« La confiance globale dans les politiques économiques est tombée au plus bas niveau depuis l’entrée en fonction de Trump. L’impasse politique a accru l’incertitude et le besoin de fonds de secours », a-t-il ajouté, précisant que « la majorité des consommateurs n’attend pas le retour d’une croissance durable avant cinq ans ».

« L’incertitude entourant les perspectives d’emploi et de revenus pourrait peser sur la confiance des consommateurs et les dépenses futures, en particulier maintenant que l’allocation chômage supplémentaire, qui apportait un soutien essentiel aux ménages, a expiré », a pour sa part commenté Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics, dans une note.

Ces aides ont « permis de lancer la reprise économique » amorcée en mai et juin, a expliqué à l’AFP Lydia Boussour, analyste pour Oxford Economics.

« Le premier paquet [d’aide fédérale] a permis à l’économie de ne pas sombrer dans la dépression. Il faut un deuxième volet pour soutenir la reprise », a-t-elle ajouté.