(Ottawa) Le Directeur parlementaire du budget estime que le programme fédéral de subventions salariales pourrait coûter 14,4 milliards de moins que ce que le gouvernement prédisait au début de juillet.

Dans un nouveau rapport publié jeudi, le Directeur parlementaire du budget (DPB) estime que cette Subvention salariale d’urgence, pendant la pandémie de COVID-19, coûtera 67,9 milliards du 15 mars au 19 décembre. Or, dans le Portrait économique et budgétaire du gouvernement, publié le 8 juillet, le ministre des Finances, Bill Morneau, prévoyait que ce programme d’urgence coûterait 82,3 milliards au trésor fédéral.

L’analyste du DPB Ben Segel-Brown affirme que ce chiffre était prudent à l’époque « vu l’importante incertitude entourant alors les prévisions économiques et la conception du programme », alors que « l’estimation du DPB reflète le coût attendu du programme selon les nouveaux paramètres » annoncés depuis.

La Subvention salariale d’urgence du Canada encourage les employeurs à maintenir leurs travailleurs sur la liste de paie même si les activités ralentissent à cause de la pandémie. Le gouvernement fédéral offre aux employeurs participants de couvrir jusqu’à 75 % des salaires. Le programme ne durait initialement que trois mois, mais il a depuis été prolongé ; par contre, le montant de la subvention salariale varie maintenant de 10 % à 75 %, en fonction de la baisse des revenus mensuels d’une entreprise.

Le rapport du DPB note également des « coûts » supplémentaires de 500 millions en cotisations salariales perdues, notamment à l’assurance-emploi, mais ces coûts sont par ailleurs compensés par des recettes prévues de 9,1 milliards en impôts des sociétés. En tenant compte de tous ces paramètres, le DPB estime le coût total net de la subvention salariale à 59,2 milliards.

Plus de 285 000 employeurs étaient admissibles à la subvention en date du 9 août et Ottawa a versé jusqu’ici 26,5 milliards ; plus de 800 000 salariés ont ainsi vu leur salaire subventionné.

La prestation hebdomadaire maximale au cours des quatre premiers mois était de 847 $. Ce montant diminuera pour la plupart des employeurs chaque mois, jusqu’à ce qu’il atteigne 226 $ en novembre. Certaines entreprises dont les revenus sont les plus touchés par la pandémie peuvent demander un complément qui pourrait augmenter le montant de la subvention salariale.