(Ottawa) Le déficit commercial du Canada s’est rétréci en mai, lorsque les exportations de l’industrie automobile se sont redressées après leur performance désastreuse d’avril, mais les exportations étaient toujours en forte baisse par rapport à l’an dernier.

Le déficit de marchandises s’est contracté à 677 millions en mai, a indiqué jeudi Statistique Canada. En comparaison, il s’était établi à 4,3 milliards en avril, alors que les exportations et les importations avaient plongé en raison de la pandémie de COVID-19.

Les économistes s’attendaient en moyenne à un déficit de 3 milliards, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Benjamin Reitzes, stratège spécialisé en macroéconomie chez BMO Marchés des capitaux, a souligné qu’après l’effondrement total en avril, les flux commerciaux avaient été mitigés en mai.

« Malgré le rétrécissement du déficit du commerce des marchandises, les flux commerciaux restent aux deux tiers environ de leurs niveaux antérieurs à la COVID, ce qui laisse encore beaucoup de travail à abattre pendant la reprise », a écrit M. Reitzes dans une note.

Les exportations totales ont augmenté de 6,7 % en mai pour atteindre 34,6 milliards, mais Statistique Canada a noté qu’elles étaient en baisse de 34,1 % par rapport à l’an dernier.

Les exportations de véhicules automobiles et de leurs pièces ont augmenté de 76,2 % par rapport à avril, mais ont diminué de 77,0 % par rapport à mai 2019. Les exportations de produits énergétiques ont augmenté de 14,5 %, mais ont diminué de 59,6 % par rapport à l’an dernier.

Entre-temps, les importations ont diminué de 3,9 % en mai pour s’établir à 35,3 milliards et ont diminué de près d’un tiers par rapport à l’an dernier.

Les importations de produits chimiques de base et industriels et de produits en plastique et en caoutchouc ont diminué de 14,4 % en mai et de 24,7 % par rapport à l’an dernier. Les importations de véhicules automobiles et de leurs pièces ont diminué de 14,8 % en mai et de 83,8 % par rapport à mai 2019.

Exprimées en volume, les exportations ont augmenté de 3,8 % en mai, tandis que les importations ont diminué de 6,7 %.

L’économiste de la Banque TD, Omar Abdelrahman, a noté qu’il y avait des signaux contradictoires pour les mois à venir pour le commerce international.

« D’une part, un rebond encourageant sur le territoire expansionniste du sentiment manufacturier américain en juin est de bon augure pour les entreprises canadiennes, surtout que les États-Unis représentent une part disproportionnée des exportations canadiennes », a écrit M. Abdelrahman dans un rapport.

« Cela dit, le récent pic de nouveaux cas de COVID-19 au sud de la frontière et le ralentissement subséquent des plans de réouverture dans certains États pourraient ralentir la reprise. »

Parallèlement, les exportations mensuelles de services ont diminué de 2,6 % pour s’établir à 7,9 milliards en mai, tandis que les importations de services ont diminué de 0,6 % à 7,8 milliards.

Le déficit commercial du Canada pour les biens et services combinés a totalisé 562 millions en mai.