Dans une lettre dirigée au premier ministre Justin Trudeau ainsi qu’aux premiers ministres provinciaux, 27 dirigeants au Québec et dans le reste du Canada demandent qu’on rouvre rapidement le transport aérien.

La lettre est signée par Calin Rovinescu d’Air Canada, Ed Sims de WestJet et Robert Deluce de Porter Airlines, mais aussi par des PDG d’entreprises d’autres industries. « En tant que dirigeants d’entreprise qui emploient des centaines de milliers de Canadiens, nous estimons qu’il est temps de rouvrir notre pays aux déplacements par avion de manière sûre, intelligente et mesurée », écrivent-ils.

Parmi les autres signataires, on compte Marc Parent de CAE, Stéphan Crétier de GardaWorld, Geoff Molson du Club de hockey Canadien, Mirko Bibic de BCE/Bell Canada et Dave McKay de la Banque Royale du Canada. « En tant qu’organisation mondiale œuvrant et servant des clients dans un grand nombre de pays, la question de la mobilité est importante pour nous et nous soutenons la réouverture du transport aérien sécuritaire pour nos employés ainsi que nos communautés », mentionne Alexandre L’Heureux, président et chef de la direction de WSP Global et signataire, dans un courriel envoyé à La Presse.

La sécurité est d’ailleurs un thème récurrent de la lettre. « Nous entrons maintenant dans une nouvelle ère où nous devons trouver une façon responsable de coexister avec la COVID-19, et ce, jusqu’à ce qu’il y ait un vaccin, lit-on. Il faut notamment, de façon prudente et réfléchie, ouvrir le secteur du transport aérien et lever les restrictions pour reprendre en toute sécurité les déplacements dans toutes les provinces du Canada et dans certains pays. »

Les signataires s’appuient notamment sur un geste de l’Union européenne qui a publié des lignes directrices pour d’éventuels déplacements. « D’autres autorités du monde ont adopté des mesures ciblées et mis en place des corridors ou ponts aériens “sécuritaires” pour lever les restrictions de voyage et les quarantaines de façon graduelle et coordonnée, pour des régions et des pays où le taux d’infection est maîtrisé. »

Leurs voix s’ajoutent à celles de gens de l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie qui demandent aussi un allègement des restrictions de voyage et des règles de quarantaine. « Tout est lié, ajoute Andrew Lutfy, PDG de Carbonleo, propriétaire de Groupe Dynamite et signataire. C’est la raison pour laquelle il y a des entreprises de tous les milieux, dont des banques. Les entreprises se nourrissent les unes des autres. Si une tombe, toutes les autres tombent. »

« Le transport aérien est crucial non seulement pour le secteur du tourisme, mais pour toute l’économie canadienne, lit-on par ailleurs dans la lettre. Il représente un moteur économique important qui améliore le rendement des entreprises locales, dont beaucoup sont de petite taille et dépendent d’une chaîne d’approvisionnement fonctionnelle. Il influence aussi les décisions en matière d’investissement et soutient le développement des grandes industries et des industries axées sur le savoir ou la création. »

Trois mois après le début du confinement et des restrictions qui ont conduit à une baisse drastique des voyages d’affaires, relancer l’économie est plus qu’urgent, selon Andrew Lutfy. « On a tous la tête dans l’eau depuis quatre minutes, illustre-t-il. Juste avec l’hôtel Four Seasons, je vais brûler 10 millions cette année. Cela dit, je signe au nom de tout le monde. Il faut que les gens travaillent. Plus longtemps on les laisse sans travail, plus difficile il sera de tous les réintégrer. »

« CAE forme chaque année plus de 135 000 pilotes pour les compagnies aériennes du Canada et du monde entier, dit son président et chef de la direction Marc Parent, par courriel. Nous avons 4700 employés au Canada, et ils sont tous touchés par l’arrêt des vols. Depuis plus de trois mois, ils ont des semaines réduites ou des réductions salariales. La reprise du transport aérien permettra à des milliers de pilotes canadiens de retourner dans les centres de formation pour maintenir leurs qualifications de pilote, et ceci permettra à nos employés de retrouver leurs emplois à temps plein. »