(Dubaï) Le ministre émirati de l’Énergie, Souheil al-Mazrouei, a estimé lundi que les actuels prix bas du gaz et du pétrole ne pourront pas durer sans risquer de provoquer un « choc » pétrolier.

« Ce contexte de prix bas du gaz et du pétrole, je ne crois pas que cela puisse durer », a dit le ministre lors d’un entretien par visioconférence, dans le cadre d’un évènement tenu par l’association US-UAE Business Council.

Si les prix du pétrole continuent à être aussi bas sur une longue période, certains producteurs ayant d’importants coûts pourraient se retirer du marché et créer ainsi un écart entre la production et la demande, au risque de susciter un bond des cours, a-t-il signalé.

« Nous avons besoin que quelqu’un comble cet écart ou bien nous aurons un choc sur les prix », et c’est « la dernière chose que nous souhaitons », a ajouté le ministre.

« Nous avons besoin de stabilité et d’avoir des prix raisonnables et justes. »

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés, dont la Russie, se sont accordés au début du mois pour prolonger en juillet la baisse historique de leur production à laquelle ils s’astreignent depuis le 1er mai.

M. Mazrouei, qui a salué de « très bons signes » concernant la reprise de la demande venant d’Inde et de Chine – deux des plus grands consommateurs de pétrole au monde –, a affirmé que « les choses reviendront à la normale d’ici un ou deux ans […] sauf si nous avons une deuxième vague de COVID-19 ».

La pandémie de nouveau coronavirus a suscité la mise en place des mesures de confinement, un ralentissement de l’activité industrielle et des restrictions sur les transports, provoquant une chute de la demande en pétrole.

Les tensions entre la Russie et l’Arabie saoudite, deux poids lourds du marché pétrolier, ont également déclenché une courte mais intense guerre des prix.

Lundi, la crainte d’une deuxième vague de l’épidémie a de nouveau miné les cours de l’or noir, après la découverte d’un nouveau foyer de contamination en Chine.