(Londres) Le gouvernement britannique a décidé d’imposer des contrôles frontaliers moins rigoureux que prévu avec l’Union européenne, à la suite du Brexit, pour ne pas trop pénaliser les entreprises, déjà victimes des effets économiques de la COVID-19, ont rapporté vendredi des médias.

Le Royaume-Uni avait prévu d’introduire des contrôles sur les biens importés de l’Union européenne à partir de 2021, à l’issue de la période de transition post-Brexit qui s’achève fin décembre. Le but était notamment de « garder nos frontières sûres » et de « traiter sur un pied d’égalité » les pays avec lesquels commerce le Royaume-Uni, avait expliqué le gouvernement en février.

Mais, selon le Financial Times, un « régime provisoire plus léger » est prévu pour les biens importés de l’UE dans les ports d’entrée comme Douvres, qu’il y ait ou non un accord conclu avec l’Union européenne. En revanche, il est toujours prévu que les biens exportés du Royaume-Uni dans l’UE soient soumis à des contrôles complets.

« Nous avons conscience de l’impact que le coronavirus a eu sur les entreprises britanniques et lorsque nous reprendrons le contrôle de nos lois et de nos frontières à la fin de cette année, nous adopterons une approche pragmatique et flexible pour aider les entreprises à s’adapter aux changements et aux opportunités (créées par le fait) d’être en dehors du marché unique et de l’union douanière », a dit une source gouvernementale à l’AFP.

Deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie, avec plus de 41 000 morts, le Royaume-Uni a aussi subi de plein fouet son impact économique, avec une chute de 20 % du PIB en avril, le premier mois complet du confinement.

Ce pays négocie avec l’Union européenne pour définir leurs relations commerciales à la fin de la période de transition, des discussions qui sont jusqu’à présent dans l’impasse, le gouvernement britannique refusant de son côté catégoriquement de prolonger la période de transition, comme il l’a confirmé vendredi.

Sans accord, les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés, s’appliqueraient aux relations commerciales entre ces anciens partenaires.

Les chefs des gouvernements écossais et gallois ont écrit une lettre commune à Boris Johnson vendredi pour le prier de demander à l’UE une prolongation de la période de transition, afin de soutenir les entreprises.

« Nous pensons que sortir de la période de transition à la fin de l’année serait extraordinairement imprudent », ont écrit la première ministre écossaise Nicola Sturgeon et son homologue gallois Mark Drakeford.

Mais le ministre d’État britannique Michael Gove a confirmé vendredi sur Twitter que « le Royaume-Uni ne prolongera (it) pas la période de transition » et que le moment de demander une prolongation était « maintenant passé ».

« Le 1er janvier 2021, nous reprendrons le contrôle et retrouverons notre indépendance politique et économique », a-t-il insisté après une réunion en ligne avec le vice-président de la Commission européenne chargé des relations institutionnelles Maros Sefcovic.

Une rencontre virtuelle au sommet aura lieu lundi entre le premier ministre Boris Johnson et les dirigeants européens. Des sessions de négociations entre Londres et l’UE sont prévues pour juillet, août et septembre.