(Montréal) Plus de 40 millions de professionnels de la santé demandent aux dirigeants du G20 de mettre la santé publique et l’environnement au cœur de leurs mesures de reprise économique post-COVID-19, afin d’éviter d’autres crises de cette ampleur.

Car la COVID-19 a démontré un fait percutant, affirment-ils : l’économie souffre quand la santé humaine est compromise.

Ils estiment que les dirigeants des économies les plus développées du monde doivent saisir l’occasion afin de préserver la santé de la planète, ce qui assurera celle de ses habitants.

« Une reprise saine reconnaît que la santé humaine, celle de l’économie et celle de la planète sont intimement liées », a déclaré Jeni Miller, la directrice exécutive du Global Climate and Health Alliance, qui chapeaute cette initiative, en collaboration notamment avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ces 40 millions de médecins, infirmières et autres professionnels de la santé de 90 pays — et dont certains sont sur la ligne de front du combat contre le coronavirus — leur ont ainsi envoyé une lettre ce lundi qui détaille leurs espoirs.

Au pays, l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME), l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) et l’Association médicale canadienne (AMC) font partie des signataires.

« La mort, la maladie et la souffrance psychologique ont atteint des niveaux que nous n’avions plus vus depuis des dizaines d’années », écrivent-ils dans leur missive.

Une partie de cette douleur aurait pu être évitée s’il y avait eu des investissements adéquats en santé publique et dans des mesures de préparation en vue d’une possible pandémie.

Les signataires de la lettre souhaitent que les dirigeants du G20 priorisent de tels investissements, ainsi que d’autres pour la santé de l’environnement dans les mesures de relance qu’ils sont en train de concocter.

Les pays du G20 ont ce pouvoir, mais tout dépendra d’où ils dirigeront les milliards qu’ils s’apprêtent à injecter dans l’économie.

Selon Fiona Armstrong, fondatrice et directrice exécutive de la Climate and Health Alliance de l’Australie, « les gouvernements nationaux doivent s’assurer que leurs mesures de relance économique conçues pour nous sortir de la crise de santé de la COVID-19 ne nous dirigent pas directement dans une autre [crise] ».

Pour eux, cela signifie investir entre autres dans des énergies renouvelables, le transport en commun et la conservation de la nature, afin de réduire la pollution de l’air et les émissions qui réchauffent le climat, menaçant la santé des humains, plaident-ils.

Les communautés médicales et scientifiques devraient d’ailleurs être impliquées dans le développement des mesures de relance.

De la même manière que les gouvernements ont écouté les scientifiques et les professionnels de la santé pour affronter la COVID-19, ils doivent faire de même pour la crise climatique, écrivent-ils.