(Québec) Les gens d’affaires étrangers intéressés à venir investir au Québec devront se montrer patients.

Ils devront attendre jusqu’au mois d’avril 2021 avant de connaître les nouvelles règles fixées par le gouvernement Legault pour s’implanter au Québec et y brasser des affaires.

Fin octobre, à la suite de reportages exposant les ratés du système, le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, avait décidé de suspendre l’accueil des demandes de sélection présentées dans le cadre de ce programme destiné aux investisseurs étrangers jusqu’en juillet 2020, le temps de corriger le tir et de procéder à une réforme majeure.

Mais il semble que la réforme pourrait être encore plus importante que prévu, car un nouvel arrêté ministériel, publié mercredi dans la Gazette officielle, indique que le gouvernement reporte désormais cette échéance à avril 2021.

Toutefois, le texte n’indique pas ce qui justifie ce nouveau report. Le cabinet du ministre a été lui aussi avare de commentaires, mercredi. On refuse d’indiquer vers quoi on se dirige, ou d’annoncer la nature des changements à venir.

Au total, chaque année, le Québec accueillait ainsi jusqu’à 1900 investisseurs prospères. Au cours de la dernière décennie, la plupart d’entre eux provenaient de Chine.

Pour être jugé admissible à ce programme, qui offre une voie rapide en vue d’obtenir un certificat de sélection, un riche étranger devait prouver qu’il possédait au moins 2 millions en poche et se montrer disposé à effectuer un placement de cinq ans à hauteur de 1,2 million, via Investissement Québec.

On s’est rendu compte que de nombreux millionnaires venus de l’étranger se servaient en fait de ce programme pour s’installer ailleurs au pays, à Toronto ou à Vancouver. Le taux de rétention, soit l’installation au Québec, autour de 17 %, a déjà été qualifié de « famélique » par le ministre Jolin-Barrette.

On note aussi que de nombreux dossiers d’investisseurs sont toujours en attente de traitement en vue d’obtenir leur résidence permanente et la citoyenneté canadienne, après s’être qualifiés au Québec. Il y en avait près de 19 000, au moment de la suspension du programme en octobre dernier.

La décision de prolonger la suspension de ce programme ne serait pas liée à l’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’économie, indique une source au sein du ministère de l’Immigration.