L’industrie de la construction résidentielle se mobilise en vue de sa relance partielle à compter de lundi, après la pause provoquée par la crise du coronavirus.

C’est le 25 mars que l’ensemble des chantiers de construction du Québec avaient été fermés, sur ordre du gouvernement Legault. Lundi, pourront rouvrir ceux qui, dans la construction résidentielle, devaient livrer leurs unités d’ici le 31 juillet.

En entrevue vendredi, Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec, a rapporté que « la majorité » des entrepreneurs concernés ont « hâte de retourner au travail », mais reconnaît que ce serait mentir que d’affirmer que c’est la totalité d’entre eux.

Le temps presse et l’incertitude demeure pour plusieurs quant aux façons de faire. « Ça ne sera pas comme avant », a dit M. Houle.

Comment installer des armoires de cuisine en respectant une distance de 2 mètres entre les ouvriers ? Si deux ouvriers doivent s’approcher l’un de l’autre pour exécuter une tâche, quelles mesures de précaution doivent-ils prendre ?

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) vient justement de publier un guide pour répondre à plusieurs de ces questions.

« Beaucoup de discussions vont avoir lieu lundi », croit M. Houle, puisqu’il faudra adapter les façons de faire et rassurer tout le monde.

« On s’attend à ce que, pour des chantiers qui peuvent repartir lundi, ça ne reparte que la semaine suivante », car il faudra aussi relancer la chaîne de production, comme les fournisseurs de matériaux, de fenêtres.

« On se donne une semaine pour bien planifier les choses » en respectant le guide de la CNESST, résume le porte-parole patronal.

Il se dit conscient du fait que cette partie de la construction résidentielle servira d’exemple ou d’étalon pour mesurer le succès de la relance. « D’où l’importance de bien mettre en application le guide de la CNESST. Si on repart tout croche, ça pourrait compromettre la relance des autres chantiers », estime M. Houle.

Syndicats

Les deux principales organisations syndicales de la construction, la FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), n’ont pas souhaité commenter la relance dès maintenant.

Elles affirment que « plusieurs inconnues » demeurent « quant à la façon dont les règles seront appliquées » dans les chantiers. En conséquence, elles préfèrent attendre de voir le déploiement sur le terrain.