Le fait que le premier ministre François Legault évoque la nécessité de compenser les bas salariés pour qu’ils aient intérêt à continuer à travailler, malgré la prestation fédérale de 2000 $ par mois, démontre hors de tout doute la nécessité de hausser le salaire minimum, estime le président de la FTQ, Daniel Boyer.

La plus grande centrale syndicale du Québec, qui y représente plus de 600 000 travailleurs, a lancé le bal, le 1er mai 2016, du mouvement en faveur d’une hausse du salaire minimum à 15 $.

En entrevue vendredi, M. Boyer a dit estimer que le débat qui a cours depuis que le fédéral a lancé sa Prestation d’urgence de 2000 $ par mois, pour compenser la perte de revenu des travailleurs victimes de la COVID-19, démontre toute la pertinence de cette revendication.

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le président de la FTQ, Daniel Boyer

Depuis, plusieurs travailleurs à bas salaire ont critiqué le fait qu’ils gagneraient davantage avec cette prestation d’urgence de 2000 $ par mois que s’ils continuaient à travailler – parfois au péril de leur santé.

Il s’agit des préposés aux bénéficiaires qui travaillent dans les résidences privées pour personnes âgées, des commis d’épicerie, caissières, employés du commerce de détail et autres.

Le fait que le premier ministre Legault ait indiqué en conférence de presse que son ministre des Finances allait trouver un moyen pour les compenser prouve que le problème, c’est que ces salaires sont trop bas, argue M. Boyer.

« Comment ça se fait que ça prend un minimum de 2000 $ par mois pour vivre, en temps de crise, et pas le reste de l’année ? Ce monde-là qui touche 13 $ et 14 $ l’heure, ils touchent ça aussi le reste de l’année ! Ils n’ont pas 2000 $ par mois le reste de l’année ! » s’est exclamé M. Boyer.

« Il y a quelque chose qui ne marche pas » quand on offre plus avec une prestation de dernier recours qu’avec le salaire versé à un travailleur, objecte le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

« Ça démontre un problème de fond. Et ce problème de fond, ces travailleurs le vivent à l’année longue. Ça fait longtemps qu’on le dit : il faut hausser le salaire minimum », plaide encore le dirigeant syndical.