(Washington) Les prix à la consommation ont progressé de 0,1 % en février aux États-Unis, comme en janvier et comme l’attendaient les analystes, avant la pandémie du nouveau coronavirus, selon l’indice CPI publié vendredi par le département du Travail.

En excluant les prix volatils des secteurs alimentaire et énergétique, l’inflation dite sous-jacente est de +0,2 %.

Par ailleurs, les revenus des ménages ont progressé de 0,6 % en février, plus vite que les dépenses qui n’ont, elles, avancé que de 0,2 %. Ces dépenses sont elles aussi conformes aux attentes.

L’augmentation du revenu, de 34,1 milliards de dollars, « reflète principalement l’augmentation de la rémunération des employés et des revenus des propriétaires agricoles », a expliqué le département du Travail dans un communiqué.

Ceux-ci ont reçu une subvention du département de l’Agriculture, décidée à l’été pour compenser les pertes liées à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Côté dépenses, l’augmentation de 13 milliards de dollars observée en février est due à une hausse des achats de services (+18,3 milliards US), notamment d’électricité et de gaz, tandis que les achats de biens ont reculé de 7,7 milliards de dollars, lestés principalement par une baisse des achats de voitures et d’articles de loisirs.

Mais ces chiffres s’arrêtent « avant le plein impact du virus et les fermetures qui ont pénalisé l’activité. Nous prévoyons un net ralentissement des dépenses en mars et une contraction des dépenses réelles au premier trimestre », a commenté Rubeela Farooqi, chef économiste chez High Frequency Economics (HFE).

« Les dépenses des ménages seront gravement touchées en mars car certains secteurs de l’économie ont été fermés et les pertes d’emplois ont augmenté », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, précise l’économiste, « les chiffres de l’inflation sont désormais moins importants pour la Fed, alors qu’elle tente d’atténuer l’impact du virus sur l’économie et les marchés financiers ».

L’indice PCE est en effet celui qu’utilise pour établir sa politique monétaire la Réserve fédérale américaine (Fed), qui cible une inflation de 2 %.

Mais la crise liée au nouveau coronavirus, et la probable entrée en récession des États-Unis, a rebattu les cartes. La Fed a baissé ses taux à deux reprises pour les amener tout près de 0 % et pris toute une palette de mesures pour inonder le système avec de l’argent frais et presque gratuit.

Elle participe aussi au gigantesque plan de relance de plus de 2000 milliards de dollars qui doit être présenté vendredi à la Chambre des représentants avant d’être remis au président, Donald Trump, qui a promis de le « signer immédiatement ».