(Washington) Donald Trump a de nouveau critiqué samedi la Fed, lui reprochant de ne pas agir de manière suffisamment forte face au ralentissement économique lié au coronavirus, mais a assuré qu’il n’entendait pas remplacer l’actuel président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell.

« J’ai le droit de le remplacer », a dit le président des États-Unis, qui avait lui-même nommé Jerome Powell. Mais « je ne fais pas ça. Non, je ne fais pas ça », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.

Le président de la Fed « a pris de mauvaises décisions, à mon avis », a néanmoins tempêté Donald Trump, coutumier des attaques contre la Banque centrale, à qui il reproche régulièrement de ne pas suffisamment baisser les taux d’intérêt et in fine de ralentir la croissance américaine.

« Si vous regardez les autres Banques centrales, en majorité elles abaissent leurs taux plus que nous », et leur taux directeur est plus bas « parfois de deux points », « c’est énorme », a-t-il déploré.

« Nous avons la monnaie, le pouvoir. Nous avons, de loin, la monnaie la plus forte […] Nous ne devrions pas avoir un taux d’intérêt plus élevé que nos pays concurrents », a-t-il encore lancé.

Face à la multiplication des cas de nouveau coronavirus aux États-Unis, la Fed avait abaissé ses taux d’un demi-point de pourcentage début mars, les faisant désormais évoluer dans une fourchette comprise entre 1 % et 1,25 %.

Elle n’avait pour cela même pas attendu sa réunion monétaire ordinaire, prévue les 17 et 18 mars, une décision qu’elle n’avait pas prise depuis 2008, alors que la crise des subprimes faisait rage.

Donald Trump a fait valoir qu’une baisse des taux plus marquée permettrait de « refinancer » la dette publique américaine « très facilement ». « Nous avons d’énormes opportunités en ce moment, mais Jerome Powell ne facilite pas les choses », a-t-il martelé.

La Fed a annoncé jeudi, pour tenter de rassurer les marchés affolés par les conséquences économiques possibles de l’épidémie, qu’elle allait renouer avec le rachat de dette publique à travers des achats de bons du Trésor à plus longue maturité qu’elle ne le fait actuellement.

Malgré tout, Donald Trump a assuré qu’il y aurait un « formidable rebond » lorsque l’épidémie sera terminée « .