(Montréal) Il est rare de voir une entreprise prendre des engagements aussi précis que ceux écrits « noir sur blanc » par Alstom dans le cadre de son offre pour Bombardier Transport, estime le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Émond.

Plutôt que d’évoquer des « poursuites monstrueuses » comme l’a fait le premier ministre François Legault cette semaine en cas de manquements, M. Émond a préféré mettre l’accent sur le caractère précis des promesses, jeudi, dans le cadre du dévoilement des résultats annuels du régime de retraite.

« Nous avons (obtenu) des engagements écrits noir sur blanc, a dit le dirigeant de la Caisse, qui a un passé de banquier d’affaires. Dans mon expérience de deux décennies à faire (des transactions), c’est loin d’être la norme. En fait, c’est plutôt l’exception. »

Si le géant français obtient toutes les approbations pour acquérir la division ferroviaire de Bombardier, il s’est engagé, dans la première année marquant la conclusion de la transaction, à établir à Montréal son siège social nord-américain, qui supervisera 13 000 employés. Il implantera également un centre de recherche et bonifiera la production aux sites de La Pocatière, où travaillent environ 400 employés de Bombardier Transport, et de Sorel-Tracy, où Alstom compte 90 travailleurs.

La CDPQ a été impliquée dans les négociations avec les deux multinationales puisqu’elle détient 32,5 % de Bombardier Transport. Elle deviendra le principal actionnaire d’Alstom avec une participation de 18 % au terme de la clôture de la transaction évaluée à 8,2 milliards US, qui est prévue dans la première moitié de 2021.

Ces engagements écrits ont été entérinés par le conseil d’administration d’une des plus importantes compagnies françaises cotées en Bourse, ce qui fait croire au patron de la Caisse qu’il n’y a « aucune inquiétude » à avoir.

Par ailleurs, M. Émond ne s’est pas avancé sur ce que fera la CDPQ avec sa participation dans Bombardier une fois que la société ne construira que des avions d’affaires — un secteur cyclique et vulnérable aux aléas de l’économie qui semble moins cadrer avec la stratégie de l’institution.

« Je ne vais pas trop commenter parce que Bombardier demeure un acteur important, a-t-il répondu, à une question posée en anglais. Après la transaction (avec Alstom), Bombardier demeurera l’un des cinq plus importants groupes industriels au Canada. »

Selon les dernières informations disponibles, la CDPQ détenait environ 53,4 millions d’actions de catégorie A et B de Bombardier en date du 31 décembre 2018, pour une valeur estimée à environ 162 millions à ce moment.