(Édimbourg) Les fabricants de whisky écossais ont chiffré à 100 millions de livres le coût pour le secteur des droits de douane américains de 25 % appliqués depuis quelques mois aux célèbres single malts.  

Ces taxes, qui portent sur un éventail de marchandises en provenance de l’UE comme le vin français, ont été mises en place le 18 octobre en réponse à une décision de l’Organisation mondiale du commerce en faveur de Washington dans l’affaire des subventions européennes à Airbus.

« Nous sommes profondément déçus que ces droits de douane de 25 % restent en place sur les exportations de whisky single malt écossais et les liqueurs », a souligné dans un communiqué Karen Betts, directrice générale de l’association des professionnels du secteur, la Scotch Whisky Association.

Ces taxes « touchent durement les producteurs, en particulier les petites distilleries », a-t-elle prévenu.

L’association constate une forte baisse des exportations, qui va coûter au moins 100 millions de livres sur un an.

Mme Betts presse l’UE, les États-Unis et le Royaume-Uni de « redoubler leurs efforts » pour trouver une solution à ce conflit commercial afin que les bouteilles de whisky puissent à nouveau être exemptées de droits de douane.

Les professionnels ont accueilli favorablement l’engagement du premier ministre britannique Boris Johnson de faire un geste et de lever les droits de douane européen sur le whisky américain le plus vite possible.

Ils demandent dans l’intervalle au gouvernement britannique d’atténuer l’impact des droits de douane américains en réduisant la taxe sur les spiritueux au Royaume-Uni dans le prochain budget attendu le 11 mars.

Les États-Unis ont imposé en tout pour 7,5 milliards de dollars de droits de douane supplémentaires sur des produits européens.

Le whisky est en première ligne puisque le « single malt » écossais constitue plus de la moitié de la valeur des produits britanniques épinglés par les États-Unis, soit plus de 460 millions de dollars.

De son côté, le numéro deux mondial des spiritueux Pernod Ricard a déjà déploré un « impact significatif » pour ses single malts écossais (Glenlivet).