(Pékin) L’activité manufacturière en Chine s’est essoufflée en janvier, enregistrant son rythme de croissance le plus faible depuis cinq mois, selon un indice indépendant rendu public lundi, qui ne prenait cependant pas en compte l’impact de l’épidémie de pneumonie virale en cours.

L’indice des directeurs d’achat (PMI) pour le secteur manufacturier, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, s’est établi à 51,1 le mois dernier contre 51,5 en décembre. Il s’agit de son niveau le plus faible depuis août.

Un chiffre supérieur à 50 témoigne d’une expansion de l’activité et, en deçà, d’une contraction.

Cet indice se fonde sur un sondage réalisé auprès de quelque 500 entreprises entre le 13 et le 22 janvier, c’est-à-dire avant le confinement de la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie, et les mesures drastiques adoptées par les autorités pour endiguer l’expansion du coronavirus.

Par comparaison, l’indice officiel PMI publié vendredi par le gouvernement s’est établi à 50,0 en janvier, contre 50,2 en décembre, mais là encore sans refléter l’impact de l’épidémie.

« Bien que l’indice PMI Caixin a baissé en janvier, l’enquête a été menée trop tôt pour refléter l’étendue des dommages économiques dues au coronavirus », ont commenté lundi les analystes du cabinet Capital Economics, selon lesquels le PMI de février devrait au contraire « pointer un impact significatif sur l’activité ».

Sur les premières semaines de janvier, la conjoncture était cependant déjà sombre, selon les données publiées par Caixin, et ce, en dépit de la trêve commerciale conclue par la Chine et les États-Unis.

« La demande manufacturière a continué de ralentir, et la demande depuis l’étranger est restée contenue », poussant les entreprises à réduire leur masse salariale, a relevé Zhong Zhengsheng, analyste de CEBM, cabinet affilié à Caixin.

« Même si la trêve commerciale a conforté le moral des entrepreneurs, certaines firmes ne reconstituent toujours pas leurs stocks […] vue l’amélioration insuffisante de la demande », a-t-il expliqué.

Avant d’avertir : « A court terme, l’économie chinoise sera également pénalisée par l’épidémie de pneumonie virale, et aura donc besoin d’être soutenue » par des mesures de relance.

Face au coronavirus, les autorités ont imposé des mesures de confinement drastiques. La plupart des entreprises et usines, après avoir suspendu leur activité depuis le 23 janvier pour les congés du Nouvel An lunaire, resteront fermées jusqu’au moins le 9 février, au risque de paralyser les chaînes de production à travers le pays, en particulier dans les secteurs électronique et automobile.

Soucieuse de rassurer les investisseurs, la Banque centrale (PBOC) a injecté lundi 1200 milliards de yuans (156 milliards d’euros) de liquidités dans le système financier.