(New York) Les prix du pétrole ont encore terminé en baisse vendredi, chahutés par les inquiétudes liées à l’épidémie de coronavirus apparue en Chine et la possibilité de plus en plus évoquée d’une réunion avancée de l’OPEP.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a reculé de 13 cents, ou 0,2 %, pour clôturer à 58,16 dollars, son plus bas niveau depuis octobre, et bien loin des 68,91 dollars atteints début janvier.

Sur un mois il a perdu 11,9 %, enregistrant ainsi sa plus importante baisse depuis novembre 2018.

À New York, le baril américain de WTI pour la même échéance a lâché 58 cents, ou 1,1 %, pour finir à 51,56 dollars, son plus bas niveau depuis début août. Début janvier, il s’échangeait encore à plus de 63 dollars.

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Un puits de pétrole près de Tioga, au Dakota du Nord.

Sur un mois, le WTI a perdu 15,6 %, sa pire chute depuis mai 2019.

Les investisseurs redoutent les conséquences de l’épidémie de pneumonie virale apparue en décembre à Wuhan, au centre de la Chine, avant de se propager dans le pays puis à l’étranger.

Le coronavirus a fait à ce jour 213 morts et contaminé près de 10 000 patients en Chine continentale. 120 cas ont également été déclarés dans une vingtaine d’autres pays.

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Des touristes asiatiques portant des masques dans une rue d'Istambul, en Turquie.

« Etant donné que les mesures préventives se concentrent principalement sur l’aviation et le transport public de passagers, la demande en kérosène sera la plus affectée », avance-t-elle.

Au total, anticipe l’experte, la demande chinoise de pétrole pourrait diminuer de 250 000 barils par jour au premier trimestre. En prenant en compte les autres pays, la demande mondiale sur la même période pourrait être amputée de 500 000 barils par jour.  

Dans ce contexte, les marchés se font de plus en plus l’écho de la possibilité que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires se réunissent plus tôt que prévu pour tenter d’ajuster au mieux et au plus vite leur production afin de soutenir les prix de l’or noir.

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Le ministre de l'Énergie de l'Arabie Saoudite, Abdulaziz bin Salman Al-Saud, à son arrivée au siège social de l'OPEP à Vienne, en Autriche, en décembre 2019.

Le ministre russe de l’Énergie a conforté cette idée en reconnaissant vendredi que l’épidémie pouvait « affecter à la baisse la demande » en hydrocarbures.

Alors que le cartel et ses partenaires doivent théoriquement se retrouver début mars pour discuter de l’accord les engageant à limiter leurs extractions d’or noir, il a affirmé qu’ils pourraient se réunir « plus tôt ».  

« Nous pouvons nous rencontrer très rapidement si nécessaire », a déclaré Alexandre Novak, ajoutant que tout était encore « en discussion ».

« Nous sommes prêts à réagir à ces choses là, mais nous devons pour cela évaluer précisément la situation et surveiller son évolution sur plusieurs jours », a-t-il précisé.