(Washington) Le taux de participation des femmes au marché de l’emploi aux États-Unis est encore très inférieur à celui des hommes, mais l’écart des salaires entre les deux sexes s’est considérablement réduit entre 1980 et 2018, selon une étude publiée jeudi.

Les gains de salaire des femmes ont été obtenus grâce à l’accroissement rapide des emplois nécessitant des compétences « sociales » et une plus grande qualification des femmes, souligne l’auteur de cette enquête du Pew Research Center, un institut de recherches américain indépendant.

« En moins de 40 ans, le salaire horaire moyen des femmes a ainsi bondi de 45 %, passant de 15 à 22 dollars, contre une hausse de 14 % pour le salaire des hommes, passant de 23 à 26 dollars », précise-t-il.

 « La présence croissante des femmes dans les professions hautement qualifiées a contribué à une croissance plus rapide de leurs salaires au cours des dernières décennies par rapport aux hommes, ce qui a contribué à réduire l’écart salarial entre les sexes », commente-t-il également.  

En outre, les femmes sont mieux représentées dans les emplois les plus exigeants en « compétences sociales » (coaching, commerce, thérapeutes, etc.) et « fondamentales » (neuropsychologues, professeurs en sciences, professeurs en droit, avocats, magistrats, etc.), ceux-là mêmes qui ont augmenté rapidement au cours de cette période.

La persistance d’un écart de rémunération entre les sexes est attribuée à une variété de facteurs par le chercheur.  

 « Certains tels que les compétences professionnelles, le niveau de scolarité, l’expérience professionnelle, l’appartenance à un syndicat, les heures travaillées […] sont mesurables », écrit-il.

D’autres, tels que la discrimination, les réseaux professionnels ou encore les responsabilités associées à la maternité et aux soins sont, en revanche, « difficiles à mesurer ».

Si l’écart de salaires entre les sexes a fondu, en 2018, le taux de participation au marché du travail des femmes dans la force de l’âge (25-54 ans) ne s’élevait qu’à 75,3 % contre 89 % pour les hommes, selon les statistiques du département du travail américain.

Aux États-Unis, de nombreuses mères sont exclues du marché du travail faute de pouvoir faire garder leurs enfants.