(Ottawa) Le processus de ratification du nouvel accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACEUM) est maintenant entamé au Parlement canadien.

Les élus se prononceront dans un premier vote, mercredi.

Les bloquistes continuent à critiquer l’entente et réclamer des changements.

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Les États-Unis et le Mexique ont ratifié l’accord.

« Je soulignerais que le premier ministre du Québec, François Legault, a souligné que c’était dans l’intérêt des Québécois de ratifier rapidement (l’ACEUM) et j’espère que le Bloc québécois va penser à l’intérêt des Québécois et pas juste à leur intérêt politique », a offert comme argument Justin Trudeau à son arrivée aux Communes, lundi après-midi.

« Le Bloc québécois ne prend ses directives de personne si ce n’est de notre lecture de la réalité québécoise », a rétorqué le chef bloquiste, Yves-François Blanchet.

Le Bloc québécois proposera des « procédés » pour améliorer la protection de la gestion de l’offre et du secteur de l’aluminium, considérés par les bloquistes comme des victimes de ces négociations.

« Les compromis ont été faits sur le dos du Québec », de l’avis de M. Blanchet.

La vice-première ministre Chrystia Freeland, qui a mené ces longues négociations avec Washington et Mexico, a clairement laissé entendre lundi matin qu’il n’y avait plus de place pour des modifications au texte. Les États-Unis et le Mexique ont ratifié l’accord.

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Chrystia Freeland

« Le processus de ratification aux États-Unis en particulier a pris un certain temps, a rappelé Mme Freeland. Au bout du compte, nos voisins américains ont réussi à obtenir un appui bipartisan pour cet accord à un moment où les débats sont très polarisés. »

« Lorsqu’on est un gouvernement minoritaire dans un parlement, “c’est à prendre comme tel” n’existe pas […] », a lancé M. Blanchet.

« Il existe peut-être des solutions qui ne requièrent pas l’ouverture complète du traité tel qu’il a été négocié », a-t-il supposé, sans être plus précis, réclamant « quelques heures » de plus pour travailler là-dessus.

« Si le Bloc réussit sa démarche d’aller chercher des protections supplémentaires pour l’aluminium et même pour les agriculteurs sous gestion de l’offre, j’assume que le gouvernement du Québec en sera très heureux aussi. C’est ce à quoi nous travaillons », a ajouté le chef bloquiste.

Le Parti conservateur n’a pas encore annoncé sa position, mais rappelle qu’il est, a priori, en faveur des accords de libre-échange. Les néo-démocrates, qui n’ont pas non plus pris une décision officielle, sont plus tièdes face à cette entente.

Le gouvernement libéral minoritaire a besoin de l’appui de l’un des partis d’opposition pour ratifier l’ACEUM.