(Rio de Janeiro) Le gouvernement brésilien veut légaliser l’exploration pétrolière et gazière ainsi que la construction de barrages hydroélectriques sur des terres indigènes, a rapporté samedi le quotidien O’Globo, citant un projet de texte législatif devant être envoyé au Congrès.

L’ouverture aux activités économiques des terres indigènes faisait partie des promesses de campagne du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, ce qui a accru ces derniers mois, selon des représentants de ces communautés indigènes et d’ONG, la violence et la pression des entreprises minières et d’exploitation du bois en Amazonie.

L’Amazonie, où vivent de nombreuses tribus indigènes, est riche en ressources naturelles comme l’or, le cuivre, le tantale, le minerai de fer, le nickel et le manganèse.

Le projet de loi prévoit également que les peuples indigènes « développent des activités économiques » sur leurs terres, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et du tourisme, selon le texte du projet de loi cité par O’Globo.

Les communautés affectées par les projets seront consultées, mais elles n’auront pas de droit de veto et pourront recevoir des compensations financières.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole du gouvernement a indiqué que ce projet de loi « était encore en cours d’étude et n’était pas finalisé ».

Cette semaine, le Brésil a défendu devant des diplomates européens l’exploitation minière en Amazonie, où vivent des communautés indigènes, après les critiques adressées en Europe à ce sujet à son président Jair Bolsonaro.

Le ministre brésilien des Mines et de l’Énergie, Bento Albuquerque, qui s’est réuni cette semaine avec plus d’une dizaine de diplomates européens à Brasilia, a expliqué l’« importance pour l’économie et le développement du pays » de sa politique minière.

Selon le ministre, les chefs de la plupart des 600 communautés indigènes du Brésil « réclament des actions » du gouvernement et du Congrès pour « autoriser l’exploitation des richesses existantes dans leurs territoires, afin de garantir leur développement durable et une participation au résultat ».

Cependant, des chefs indigènes importants comme le « cacique » Raoni Metuktire, dont le nom a été évoqué pour le prix Nobel de la Paix, participent régulièrement à des tournées en Europe pour défendre leur territoire des conséquences de la déforestation et des projets du gouvernement.

Pour le président Bolsonaro, les campagnes internationales de défense de l’Amazonie ne sont que des atteintes à la souveraineté du Brésil, qui masquent une volonté de la part de certains pays de se saisir à l’avenir de ces richesses.